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Show i i S L E T T R - ES bien j pour moi je Penvifage tor feremment 5 je trouve qu'elle afe verite 8c qu'elle detruit la vrai blance. L a nature eft-elle uniform, fes produdions ? Quel eft le Peur la terre a qui elle a donne une e rellemblance ? Tout n'eft-il pasv tout ce qui exifte dans l'Univers, nJa. t-il pas des formes, des couleurs, teintes differentes? L e meme arbrepro. duit-il deux feuilles femblables, deiu fleurs pareilles , deux fruits egam N o n , fans doute,les gradations &k degradations des produdions de I nature font infinies ; leur varietei immenfe 8c incomprehenfible. Si hi trouve rarement des Menuhms;* l'uniformite des traits 8c la conk de la reffemblance eft admiree deux jumeaux , comme un jeu SUR U DANS!. H9 nature, quelle doit kre m a furprife,lorf-que je verrai a POpera douze hommes qui n'auront a eux tous qu'un m<bie vifage ! 8c quel fera m o n e'tonnement lorfque je trouveraidans les Grecs, dans les Romains, dans les Bergers, dans les Matelots, dans les Jeux,dans les Ris , dans les Plaifirs , dans les Pretres, dans les Sacrificateurs enfin une feule 8c meme Phyfionomie ! Quelle abfurdite f fur-tout dans un Spedacle ou tout va-rie, ou tout eft enmouvement, ou les lieuxchan^ent, 011 les nations fe fucce-dent, ou les vetements different a chaque inftant, tandisque les phyfionomies des Danfeurs ne font qu'une: nulle diverfite dans les traits, nulle expreilion , nul caradere : rout meurt , tout laneuit , & la nature gemit fous un mafque ftoid k defagre'ablc Pourquoi laiffer |