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Show 144 L E T T R E S Rameau ; c'eft aux traits 8c aux con. verfations fpirituelles quiregnentd fes airs, que la Danfe doit tous fes pro, gres.Elle a ete reveillee, elle eft forties la lethargie oil elle etoit plongee, di5 Pinftant que ce createur d'une Mufiqu* favante mais toujours agreable & ton. jours voluptueufe a paru fur la Scent Q u e n'eut-il pas fait fi Pufage de It confulter mutuellement eut regne a l'Opera , fi le Poete 8c le Maitre i Ballets lui avoient communique Icon idees , fi on avoit eu le foil lui efquilTer Padion de la Da les paflions qu'elle d6it peindrc ceffivement dans un fujet raifc & les Tableaux qu'elle doit re dans telle ou telle fituation ! Cd pour lors que la Mufique porte le cara&ere du Poeme ;f JC -in 0 » SuR LA DA^SE. 14/ auroit traceries idees du Poete, quelle auroit ete parlance 8c expreilivc, 8c que le Danfeur auroit ete' force^ d'en faiiir les traits, de fe varicr & de peindre » fon tour. Cette harmonie qui auroit re'gne dans deux Arts fi intimes, auroit produit l'effet le plus fedufteur 8c le plus admirable y mais par un malheu-reux effet de Pamourpropre, les Arriftes loin de fe connoitre 8c de fe confulter s'evitent fcrupuleufement. Comment un Spectacle auffi compofe que celui de l'Opera peut-il reuffir, fi ceux qui font a la tete des differentes parties qui lui font eflentielles, operent fans fc communiquer leurs idees ? Le Poete s'imagine que fon Art l'e-leve au-defius du Muficien ; celui - ci craindroit de deroger s'll confultoit le Maitre de Ballets > celui-Une fe com- K |