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Show ii L E T T R ES Compofiteur a PArt d'elaguer du Poeme, tout ce qui ne peut fervir au Peintre; s'il a Padrefle de faire paroitre Mentor a propos, 8c le talent de Peloi-gner de la Scene, des Pinftant qu'il pourroit la refroidir. Si les licences que Pon prend jour-nellement dans les compofitions thea-trales, ne peuvent s'etendre au point de faire danfer Mentor dans le Ballet de Telemaque , c'eft une raifon plus que fuffifante,pour que le Compofiteurne fe ferve de ce perfonnage qu avec beau-coup de management. N e danfant point, il devient etranger au Ballet; fon ex-predion d'ailleurs etant depourvue des graces que la Danfe prete aux geftes dc aux attitudes , paroit moins animee, moins chaude , & confequemment moins interefTante ^ il eft permis SX7R IA DANSE. *J grandstalentsd'innover,defortirdes regies ordinaires, 8c de fe frayer des routes nouvelles,lorsquJelles peuvent conduire 1 la perfection de leur Art. Mentor, dans un fpedacle de Danfe > peut 8c doit agir en danfant; cela ne choquera ni la verite ni la vraifem-blance, pourvu que le Compofiteur ait PArt de lui conferver un genre de Danfe 8c d'expreffion analogue a fon cara&ere , a fon age 8c a fon emploi: je crois, Monfieur, que je rif-querois Paventure, 8c que de deux maux j'evkerois le plus grand, c'eft Permui , perfonnage qui ne devroic jamais trouver place fur la Scene. Ceft un defaut bien capital que celui de vouloir aflbcier des genres contrai-res, 8c de meler fans diftindion le ferieux avec le comique > le noble avec Biv |