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Show 424 MR. J. STOLZMANN ON SEXUAL DIMORPHISM. [May 5, realiteles deux races occupent des contrees souvent tres rapprochees sans se meler pourtant. Cette instabilite dans le developpement du pretendu gout chez les femelles des oiseaux se manifeste encore dans les exemples suivants, choisis parmi plusieurs autres : les deux especes d'oiseaux-mouches, tres proches, appartenant au genre Schistes (S. geoffroyi et S. personatus), se trouvent la premiere sur le versant oriental et la deuxieme sur le versant occidental des Cordilleres. La premiere espece ne depasse pas la hauteur de 5000' au dessus du niveau de la mer; la deuxieme, celle de 3000'; elles sont done completement isolees l'une de l'autre par la chaiue des Andes, vu que cette chaine a au moins 8000' de hauteur. En outre, la premiere possede une distribution geographique tres vaste : elle habite la Colombie; moi je l'ai trouve sur le versant oriental des Andes Equatoriennes, et M. Jelski l'a rencontre au Perou central (12° lat. sud), ce qui represente au moins 20° geographiques dans la direction du meridiem L' espece occidentale se trouve exclusivement sur le territoire Equatorien entre 2° lat. nord et 2° lat. sud. Les deux formes ressemblent beaucoup l'une a l'autre et la principale difference entre elles est une plaque frontale, composee de plumes squamiform.es brillantes, qui orne seulement l'espece occidentale. Cette parure etant propre exclusivement aux males du S. personatus, nous devrions admettre, avec Darwin, qu'elle est developpee sous l'influence de la selection sexuelle, si tel est le cas. Comment se fait-il alors, que le gout des femelles de l'espece a plaque differe tellement de celui du S. geoffroyi, quand chez ce dernier il reste le meme sur une etendue de 20° geographiques 1 Les partisans de la selection sexuelle repondront a cela probablement, qu'il faut chercher la cause de cette difference dans l'isolement des deux especes, cet isolement etant complet, comme je le crois moi-meme. Mais en examinant le cercle de la distribution du S. geoffroyi, qui embrasse, comme je l'avais dit plus haut, presque 20° geographiques, nous trouverons, que ce cercle est divise presque en moitie par la profonde vallee du Maranon, situee a peine 1200' au dessus du niveau de la mer. Cette vallee joue le meme role que les hautes chaines des montagnes, e'est a dire, qu'elle divise deux faunes, differentes jusqu'a un certain degre, formant pour plusieurs especes un obstacle infranchissable, entre autres pour le S. geoffroyi, qui ne descend pas plus bas de 4000' d'altitude. Nous voyons done, que les individus de cette espece habitant les contrees situees au nord de Maranon, sont isoles de ceux qui se trouvent au sud de ce fleuve, et cependant les uns comme les autres ne possedent pas de parure frontale. Par quel hasard alors dans le premier cas l'isolement a-t-il donne pour resultat la difference dans le gout des femelles, et dans le deuxieme, malgre un isolement tout aussi complet, ce gout est-il reste le meme sur une etendue de plusieurs degres geographiques? Les deux cas precedents nous prouvent, que l'isolement n'est pas une condition necessaire pour differencier le pretendu gout des femelles chez les oiseaux. Nous verrons aussi dans les cas suivants se confirmer notre assertion. Les oiseaux-mouches du genre Oreotrochilus habitent les hauteurs |