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Show 422 MR. J. STOLZMANN ON SEXUAL DIMORPHISM. [May 5, savants de tous les pays civilises admire la simplicite de sa theorie, et la conformite de ses lois avec les faits fournis par des observations scientifiques. Les ennemis de 1'hypothese de la selection naturelle cherchent vainement des faits et des arguments qui lui soient contraires ou defavorables. A u lieu de la combattre, on a fourni une quantite de faits qui la confirment. II y a cependant un point faible dans la theorie de Darwin, qui a excite depuis son apparition une vive polemique au sein des Darwinistes memes. Je veux parler de 1'hypothese de la selection sexuelle. L'emule m e m e de Darwin, M r . Alfred Russell Wallace, se montrait contraire a, l'influence' active des femelles sur le choix de males, et plusieurs autres Darwinistes ont refute cette hypothese, sans donner cependant une explication satisfaisante du dimorphisme sexnel. De cette maniere l'idee de la selection sexuelle pouvait persister dans la science jusqu'a nos jours. Darwin, qui est si clair, si ferme dans ses arguments quand il parle de la selection naturelle, a formule sa theorie de la selection sexuelle sur des bases tres peu solides. D'un cote il a pris les observations, faites par plusieurs personnes sous l'influence d'un parti pris ; d'un autre cote il s'est base sur les lois d'heredite, qui, selon sa propre expression, sont tres capricieuses, tres instables et surtout presque impenetrables pour nous. II est done tres facile de comprendre, que les partisans memes du savant anglais ont recu l'idee de la selection sexuelle avec une certaine reserve et plusieurs Font completement rejete'e. Je m e permets de presenter ici aux lecteurs quelques remarques sur la selection sexuelle, en tachant en m e m e temps d'expliquer le fait du dimorphisme sexuel au moyen d'un autre agent, conforme a plusieurs faits de la biologie et de l'embryologie des animaux. Jedois cependant prevenir le lecteur, que je prendrai tous mes exemples dans la classe des oiseaux que j'ai eu 1'occasion d'etudier pendant les neuf annees de mes voyages dans les Cordilieres du Perou et de l'Equateur. Si mes remarques trouvent un bjn accueil, d'autres specialistes, plus compe'tents que moi, pourront les appliquer aux diverses classes du regne animal. L'etude des oiseaux nous montre qu'une grande partie d'especes est dimorphe, e'est a. dire, que les males different des femelles soit par la coloration, soit par divers appendices, soit par la taille, les males etant les plus souvent plus forts que les femelles; enfin le dimorphisme sexuel se manifeste quelquefois par la faculte des males de produire une sorte de musique vocale ou instrumentale, dont les femelles ne sont pas dote'es. Darwin explique les differences sexuelles au moyen du choix exerce par les femelles, celles-ci donnant toujours la preference aux males les plus beaux et les plus attrayants. II attribue de cette maniere aux femelles un gout esthetique de la m e m e nature que celui de l'homme. Pour expliquer une vive coloration chez les femelles des plusieurs especes, Darwin la base sur les lois d'heredite, et suppose que les couleurs voyantes ont ete acquises premierement " par les males sous l'influence de la selection sexuelle, et que ce n'est |