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Show 182 LES )IORMONS ET LA VALLf E 'lis sentnicnt leur supCriorit6 ct s'cn rnontraient orgucilloux. C'en Ctait assez pour qu'on los chargeAL de taus los crimes. )) AprCs de longucs n6gociations, pendant lesquelles kl gncl'l'e civile fut plusicurs fois sur le point d'eclatcr dans l'Etut d'[Jiinois, los Mormons, toujours abandonnes par Ie gouverncment federal , d61ib6rCrent, l'inspiriltion aidant , de quitter encore une fois leurs foyers, et d'allm· par-dei1) lcs Montagnes-Rocheuses chercher uno patric tellement 6loign6c des Gcntils, qu'ils n'cussent plus de 1ongternps a crnindrc leur malice. Alor·s une espCce de capitulation cut lieu entre lcs chefs de Nauvoo et le gouvcrnement de Plllinois, par la~ucllc les premiers s'engagCrent a Cvacuer lc pays, le second a los garantir contre toute molestation pendant le temps necessairc pour lcm-s prCpara tifs. On verra comment cet engagement solenncl fut observe. )) Le pays, au-del;) des Montagnes-Rocheuses, Ctait nlors <.~ussi peu connu que Pintericur de !'Afrique l'est encore ;}Ujourd'hui; ce qu'on en savait, on le tenait du rapport de quelques Indicns et de ces hardis chasseurs qui vivcnt a la .limite de Ia civilisation, et dont Fenimore Cooper :~ poCt1s6 lc ca ractCrc. Pour parvenir aux montaones on savaiL qu'il fallait traverser d'immenses prairi~s u;,festCes p~1· des bandcs nombreuscs d'lndiens belliqueux, lcs Swux, los Crows ct I~ Schoschoncs. La, le bois est rare, lc fourragc nul pendant Vhiver et pendant une partie de Pete. De largos rivieres, des rnvins profonds opposent ala marche des caravancs des obstacles infranchissables. Pom· trouvcr des guCs ou des passages, il est necessaire de se d6toumcr continuellemcnt de Ia ligne directe qui cond uit aux m?ntagncs. Au pied de cctte cha1ne toujours couverte rle n01gcs, de nouveaux dangers, de nouvelles fatigues DU GRAND Lt\C·SALE. 185 attendcnt le voyageur. FondriOres, glaciers, precipices bordent les passages des Montagnes-Rochcuses. Au-delit, on connaissait va.guement l'cxistcnce d'un grand lac sale, espCce de Mer-Morte, dont les rivages Ctaient ou un dCscrt, ou une Terre promise : personnc nc lc savait encore. C'est vers ces licux que los Mormons resolurcnt de so diriger pour y fonder leur quatrit~mc ville sn inte. » Au commencement de l'biver de •1846, leurs premieres colonncs se mircnt en rnarchc , precCdCcs d'Cclaireurs charges de rcconnattre lc pays et de signaler los pa:!Sagcs les moins difficiles. D'immenses convois de chariots lcs suivaient, tratnes par des mules et des broufs, ct charges de meubles, d'ustensiles aratoircs, de tcntcs et de provisions. La marche Ctait lente. On campait souvcnt plusieurs semaines dans le mCme lieu, Landis que des detachements de travaillcurs tr'aQa icnt une route pour frnnchir une crevasse ou jetaient un pont sur une riviCre. Des laboureurs, cependant, dCfrichaient en avant de vastes espaces et les ensemcl}(;:aiont, a fin de pr6parer des provisions a leurs freres qui viendraicnt Dpres CUX . » Lorsque le solei! a dessecbe lcs hautcs herbes des pra.iries, les Lroupeaux ne peuvent plus y trouver leur nourriture, abondnnte au printcmps ct apres lcs premieres pluies d'automoc. ll fallait prCvoir ccs dangers du climat, sc tenlr en garde conlre ces changements de saison, et se prCparer des camps sur les bords des riviCres, dans les pays boisCs, ou bien sur des collines mlla vegetation n'cst pas brulee pnr Ia secheresse. )) Pour Ja marcho, point de route tracCe; on s'avan~ait Ia boussole a Ia main. TanlOt lcs convois d'Cmigr6s sillonnaient pCniblemcnt de ynstes marecages, oil, plusieur·s fois dans Ia m~me journCc, il leur fallait dCcharger et ro- |