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Show • ' I ,' .i • I . <;l .». 'M I: I V I , I ; .v.l •- l ' i Amm 238 LA DANSE « y recevoir convenablement. » Et Pon s'empressait aussit6t de porter vin de Champagne et de Bordeaux, glaces et punch, sorbets et limonades, pates, volailles, gateaux, meringues et biscuits; la table etait servie avec autant de profusion que inelegance, et dans un din d'oeil; les sans-culoltes etaient c o m m e Louis XIV, il fallait prevenir leurs desirs, ou du moins les satisfaire a Pinstant. La collation finie, les bou-teilles videes, les membres de la Convention nationale et leur compagnie faisaient retraite, sans s'inquieter, en aucune maniere , des depenses de la soiree. « C'est moi qui commande, ct u c'est lui qui paie, » est encore une phrase de Meniere, souvent rappclee. et dont vous croyez peut-etre que je vais faire Papplication a Pinfortunee danseuse, au malheureux chanteurque la troupe bachique designait chaque ET LES fcALLt.TS. 239 soir, c o m m e une nouvelle victime, en le choisissant pour son amphytrion. Point du tout, le limonaclier du theatre, le brave Mangin, qui tenait le cafe du theatre a la Porte -Saint- Martin , savait parfaitement que les acteurs de l'Opera, n'etant pas payes, n'avaient ni sou ni maille; il se devouait bravement, et, par delicatesse, ne reclamait point aux artistes ce qu'il n'aurait ose deman-der aux sans-culottes, dans la crainte d'etre envoye a Pechafaud. Avec un semblable moyen, on obtient des re-sultats satisfaisans, on est servi a la minute, on fait marcher un theatre a merveille, galoperles garcons d'un cafe comme par enchantement , et sans etre oblige de delier les cordons de sa bourse, pas m e m e pour donner le m o - deste pour-boire. Le 22 juin 1791, PAcademie royale de Musique avait pris le titre $Op4ra |