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Show 102 LA DANSE d'une grande difnculte , que les virtuoses du premier rang osaient scuta abordcr. Elle obtint un succes fou-droyant; la jeune Camargo fut pronee dans toutes les societes ; on se battait aux portes de POpera pour aller admirer cette merveille ; toutes les modes nouvelles prirent son n o m , et son cordonnier fit fortune. Les dames fashionables voulaient absolument etrc chaussees a la Camargo. U n triomphe si complet donna les plus vives alarmes a Mademoiselle Pre-v6t, et, dans la crainte que son eleve ne lui enlevat la faveur du public,elle eut recours a Pintrigue; Mademoiselle de Camargo fut conlrainte, apres ses debuts , de prendre place dans le corps de ballet, et d'accepter le modeste em-ploi de figurante. Elle s'en echappa bientot par une action d'eclat. La jeune eleve figurait dans une entree de $ :v • ET LES BALLETS. I93 mons; Dumoulin, surnomme le diable, qui devait y danser un solo, n'etait pas en scene quand les symphonistes atta-querent son air. Mademoiselle de Camargo, qu'une inspiration soudaine vint animer, quitte son rang, s'elance au milieu du theatre , improvise le pas de Dumoulin , danse de verve et de caprice, et transporte d'admiration et d'enthousiasme les spectateurs que l'absence du danseur recitant avait indisposes. Ce trait acheva de la brouiiler avec Mademoiselle Prevot qui, des ce moment, refusa de lui donner des le-cons et m e m e dc lui faire danser une entree que la duchesse de Berri avait demandec Blondi, la voyant en pleurs, lui dit : « Quittez cette dure et jalouse « maitresse qui vous fait eprouver tant « de mortifications. C'est moi qui vous « donnerai des lecons ; je composerai « Pentree que M a d a m e la duchesse de- 9 |