OCR Text |
Show 204 LA DANSE | (( E n tout cela, ce n'etait pas la marche « de l'opera qui decidait , mais des « considerations qui lui etaient tout-a- « fait etrangeres. Tel danseur excellait j « dans les chaconnes, telle danseuse t< dans les musettes. Or, c o m m e il fal- « lait que, dans chaque opera, tous « les sujets parusscnt chacun dans leur « genre, et que le meilleur dansat le « dernier, c'etait d'apres cette loi, et « non d'apres Paction du drame, que « les pas etaient regies. Cela etait d'au- « tant plus inevitable, que jamais le « poete, le musicien, le maitre des « ballets, le costumier, le decorateur, « ne se consultaient sur rien. Les lignes « etaient tracees ; chacun de son cdte « parcourait eternellement les memes, u sans s'inquieter qu'elles aboutissent « au m e m e point; aussi, avait-on la i< plus grande peine aderaciner lemal, « Pour qu'un seul eut quitte ses habi- L *-T **.*.-%. ET LES BALYETS. 2O5 « tudes de routine, il aurait fallu que « tous les quittassent en m e m e temps; « qu'on s'entendit, qu'on seconcertat; a et c'etait demander Pimpossiblc » Noverre et les deux Gardel ont fait dans la danse la m e m e revolution que Gluck et Sacchini ont operee quelques annees plus tard dans la musique franchise. Noverre etait le chef de Pecole de Stuttgard, qui a forme ou perfec-tionne tous les grands danseurs de cette epoque. Le pere des deux Gardel etait maitre des ballets du roi de Pologne, Stanislas , a Nancy. Ces choregraphes eurent a reformer les costumes bizar-res et ridicules de notre opera, a sup-primer les masques, les paniers et les tonnelets. Dans la* Toilette de Venus, ballet pantomime de Noverre, les fau-nes parurent sans tonnelets, et ce fut le moindre service que ce maitre rendit a la danse. Sa vraie gloire, c o m m e il le |