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Show 338 LA DANSE deux genres differens. La troupe des bayaderes, conduite par Mile. Taglioni, eclipsa Parmee d'Aladin de la Lampe merveilleuse, et les naiades de la Belle au Bois dormant. Miles. Julia, Louisa, Fourcisy, Roland, y brillaient sur le front de bataille, et leurs evolutions avaient de quoi charmer les plus diffi-ciles. Les ballets de la Bayadere sort de M . Taglioni. Les recits des voyageurs, les licences des poetes, I'effet que les auteurs dra-matiques veulent produire sur la scene en depit de la verite, pretent des char-m e s , ennoblissent les choses les plus vulgaires. E n Europe, on croit gene-ralement qu'une bayadere est un mo-dele de grace, de beaute, qu'elle danse a ravir, et qu'un essaim de nymphes, aussi brillantes, aussi legeres que Miles. Taglioni, Julia, Noblet, Louisa, offre . sans cesse le spectacle le plus seduisant ET LES BALLETS. 33Q aux promeneurs qui parcourent les rues de Calcutta, deLahor et des autres villes de Plnde. Vous savez ce que c'est qu'une bergere des Alpes ou du Leberon : une pastresse en bas de laine, si toutefois elle en a, en sabots , portant des vete-mens grossiers, quelquefois misera-bles; sa figure, ses mains sont brulees par le soleil; et pourtant cette bergere se montre a POpera, vetue de gaze et de satin; sa jambe fine, son pied mi-gnon, chausses de soie et de maroquin ; son chapeau de paille d'ltalie, orne de roses et de bleuets, competent cette toilette elegante et recherchec Le portrait des bayaderes n'est pas plus res-semblant. Des femmes au teint cuivre, fatiguees, usees par le travail et la de-bauche, couvertes d'oripeaux, dansant sur les places publiques et dans les mai-sons ou quelque amateur les fait cabrio-ler pour son ebattement particulier, *^ IHM K-% |