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Show 38 LA DANSE qu'alors on dansait dun airmiraculeux. « II ne faut que voir danser une entree « de chaconne par Ballon, une entree « de vents ou de furies par Blondy, une « entree grave et serieuse par L'Estang, « une de paysan par Dumoulin, et la « danse du Caprice par la Prevost, pour « juger qu'on ne peut porter plus loin la « perfection de la danse theatrale, sans « parler d'une infinite d'autres qui char- « ment les spectateurs. II n'est point de « nation qui puisse se vanter aujour-u d'hui de Pemporter sur les Francais « pour le caractcre de toutes sortes de « danses, tant pour la composition que « pour Pexecution. » Quels etaient ces virtuoses dont le talent faisait pamer de plaisir et la cour et la ville? D e simples maitres a danser, des prevots de salle, de pauvres cou-reurs de cachet ramasses a la hate dans Paris, pour les faire monter sur les : I I . I l , i : ET LES BALLETS. 3g planches et les transformer en dieux en plaisirs, en tritons, en heros. Ils sa-vaient a peine filer un menuet, arron-dir une pavane, moucheter une gail-larde, sauter un tambourin. Ils quitte-rent la pochette pour saisir fierement la lyre d'Apollon, la massue d'HercuIe, le foudre de Jupiter, comme Beau-mavielle , Chollet, Miracle , Rossignol, s'etaient depouilles de la chape et de la soutane pour endosser a Pinstant la cuirasse de Cadmus ou de Persec S'il fallait prouver que les danseurs mis en scene par Lulli, et dont on dit des merveilles, n'etaient que des cabrio-leurs mediocres, je dirais que Louis-le- Grand et les seigneurs de sa cour, dansant cote a cote avec ces baladins, faisaient leur partie tres-convenable-ment, et surpassaient m £ m e quelque-fois leurs professeurs. Supposczmainte-nant que les successeurs de Louis XIV, |