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Show I0,4 LA t>ANSE « mande, et vous la danserez apres de- « main. » Les progres de Mademoiselle de Camargo repondirent aux spins de eel habile danseur. Elle reunit bientot la noblesse et le feu de l'execution aux graces, a la legerete, a la gaite ravis-sante qu'elle tenait de la nature. Sa conformation etait la plus favorable a son talent; ses pieds, ses jambes,sa taille , ses bras, ses mains, etaient de la forme la plusparfaite ; sa figure expressive n'offrait rien de remarquable sous le rapport de la beaute. C o m m e le fa-meux Arlequin Dominique , Mademoiselle de Camargo etait fort gaie sur la scene et fort triste a la ville; on lacitait pour son esprit; sa danse etait d'une etonnante legerete, avantage tres rare a cette epoquc Des manieres differen-tes de ses maitres et de ses rivales,elle s'en fit une qui lui etait proprc Tout en eclipsant Mademoiselle Prevot, elle 1 • ii m ET LES BALLETS. TQ5 sut lui emprunter ce qu'elle avait de piquant dans les passe-pieds et les pas gracieux. Elle executait avec une extreme facilite la royale et Penlre-chat coupe sans frottement, temps fort agreables, qui passerent de mode ensuite, on ne sait trop pourquoi. Entree a POpera, le 5 mai 1726, Mademoiselle de Camargo le quitta de-finitivement en i75i. A sa mort, arrived en 1770, elle fut regretteepar ses amis et ses voisins, c o m m e un modele de charite, de modestie et de bonne conduite. Ses appointemens n'etaient que de 2,5oo livres, on lui avait ac-corde ensuite 5oo livres de gratification. Sonfrere Camargo, violon a Porches-tre, avait 45o livres par an, plus, 5o livres pour jouer la partie de cor dans foccasion. Ce frere avait ete danseur; on le voit figurer avec sa sceur, en 1727, dans une representation de Roland. |