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Show 70 LA DANSE La procession d'Aix, et le role principal que le prince d'amour y jouait, sont une imitation de ces fetes guer-rieres, galantes et religieuses. Rene d'Anjou se montra toujours passionne pour les tournois et les jeux militaires. C o m m e Bayard, il fut pro-fondement afflige de la decouverte de la poudre a canon , et previt que cette invention porterait un coup mortel a la chevalerie, que le combat a outrance et les armes courtoises disparaitraient peu a peu devant Parquebuse et le pis-tolet. Rene voulut en conserver la me-moire autant qu'il etait en son pouvoir, et mela des pas d'armes, des combats figures, ou des batons remplacaient la lance, aux ceremonies de sa procession. Les gens du monde, les ecrivains meme qui parlent de cette ceremonie, ne manquent jamais de dire que le bon Rene fit un assemblage monstrueux des ET LES BALLETS. ni divinites de la fable, de parades igno-bles, de profanes divertissemens, reu-nis sans raison comme sans gout a ce que la religion chetienne a de plus auguste. C'est une erreur, et pour le prouver, il suffit de faire connaitre la marche de ce tournois religieux. Les divers jeux ou entremets que Pon exe-cutait dans tous les quartiers de la ville ne faisaient point partie de la procession, ils avaient pour unique objet le divertissement des habitans et de soixante mille etrangers, qui venaient des con-trees voisines afin d'assister a sa fete. Ces jeux burlesques cessaient bien avant que le clerge sortit de la metro-pole. C'est la veille, et pendant la nuit, que la cour de Jupiter se montrait. Les pompes chretiennes, offertes le lende-main aux spectateurs , representaient que la lumiere de notre religion avait succede aux erreurs du paganisme, . |