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Show 230 LA DANSE retentissait au loin, les actcurs se le-vaient les armes hautes, une foule immense se precipitait sur la scene, por-tant des baches , des piques , des flambeaux , et tout % monde allaquait en choeur le vigoureux refrain : Aux armes, citoyens ! formez vos bataillons; Marchons, qu'un sang impur abreuve nos sillons! Cet effet dramatique produisait une vive sensation :les auteurs de la Muette de Portici Pont remis en scene avecle mieme succes. Mademoiselle Maillard etait royaliste, et pourtant elle a joue plus d'une fois le role de la Liberie, qu'elle representait a merveillc Mile. Aubry, aclrice suballerne de POpera, figura plusieurs fois sous les traits de cette deesse dans les promenades civiques et les ballets ambulatoires des sans-culoltes. La ville de Paris dirigeait alors son premier ^^••m ET LES BALLETS. 23 I theatre, et les membres de la commune exercaient un pouvoir sur les acteurs et les employes de POpera; ils les gou-vernaient seulementpar le regime de la terreur. L'Opera marchait merveilleu-sement, quoiquel'on ne payat person-ne. Tout le m o n d e etait a son poste a Fheure precise. O n attaquait la note a voix pleine, on gambadait avec agilite, malgreles rhumeset les entorses. H e - bert, Henriot, qui s'occupaient de ce theatre avec plus de sollicitude que leurs collegues, n'admetlaient aucune excuse, et Pacteur indispose, malade m<hne d'apres la declaration des mede-cins, eut etc porte sur la lisle des suspects, c o m m e fauteur de conspiration, en privant les chefs supremes de la Republique de leurs divertissemens ordi-naires, les sans-culoltes du spectacle qu'on leur ofTrait souvent gratis. Une liste de vingt-deux personnes de » |