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Show ml. V 10 LA DANSE ou passe-pied du temps de Louis XIV ; que la sycinnis repond a la bourree, a la duchesse, au branle, danses de de-mi- caractere, et que Pemmelie, grave et noble, est parfaitement reproduite par la courante, la pavane ou la sara-bande. Yoila du moins un point de comparaison qui ne s'eloigne pas trop de notre epoque : si nos danseurs ont assez d'erudition pour retrouver les pas de la gaillarde, de la bourree et de la sarabande, nous voila certains de pos-seder les danses authentiques des bacchantes et des satyres. Si les actions du romantisme viennent a baisser, un maitre des ballets peut faire sa fortune avec une semblable decouverte. O n applaudit nos danseurs quand ils tournent sur eux-memes avec une cer-taine rapidite. Leurs pirouettes ne sont neanmoins que des jeux d'enfant, des essais d'un ecolier timide, si Pon veut ' i , i i . . i i . . . i ; , i i 1 1 A • ET LES BALLETS. I [ les comparer a Pagilite merveillcuse de la celebre Empuse. Cette danseuse avait une telle mobilite de gestes ; elle tour-nait avec tant de prestesse, que ses jambes et ses bras se derobaient bientot aux yeux des spectateurs les plus attentifs, et Pon finissait par ne plus la voir. Cela ne doit point etonner les personnes qui ont assiste a des courses de chars ; les rayons des roues passent avec tant de vilesse, qu'il est impossible de les distinguer, ou de voirmeVme s'il y en a. Empuse pouvait disparaitre de la scene sans la quitter, et sans aller plus vite que les roues d'un cabriolet de la sorte lance. Si m a demonstration ne fiiffit point pour convaincre quel-ques incredules , je les renvoie a Sui-das, Aristophane, Eustathius, qui ne peuvcnt mieux decrire les effets mer-veilleux de la legerete d'Empuse , qu'en la comparant a un fantome. |