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Show 574 LE B E R G E R 1 A D R I A N . (amoun_ Done tes fots demy-Dieux , tesNymphes.td Ah, garde qu'a la fin pour vanger leurs outrages Ie n'abaille fur roy quelqu'vn de mes brancha™ C L A R I M O N D . Pardonneafon erreur au moins pour cette fois Puifque ru veux eftre Arbre il faut que tu le fois/ Alais quel eft ton efpoir > LYSIS. Tout le bien que j'efpece, C'eft qu'enfin m o n amour touchera m a Bergere, Et qu'autour de m o n tronc pour m'en recompenfer Auec toute fa troupe elle viendra danfer. Lors ie m e feruiray pour paroles preflantes D u murmure plaintif de mes feiiilles ttemblantes, Et pour luy declarer Fexcez de m o n tourment, I'employeray le fecours d'vn doux gemiifemenr, Puis luy difant adieu, par vn nouueau prodige, Pour marques de refpedfc j'inclineray m a tige. A D R I A N . Et quoy , fou , fi c'eft la le bien que tu pouifuis, Crois-tu paifer pour Arbre ? LYSIS. Ouy, puifque ielc fuis, A D R I A N . Les Arbres parlenr-ils? L Y S I S. A h , fi cela t'etonne, T u n as iamais rien leu de la foreft Dodonnc, Les Arbres y parloient par le vouloir des Dieux, Scache que m o n deftin n'eft pas wam&** • f JB ^ ^ ^ ^^ EXTRAVAGANT. 57$ Comme eux ie fuis Prophete, & m o n bois tati- VafrSus de bruit que le triple Delphique. A D R I A N ttunt fon e'pee cr en donndnt quel qua- coups fur I'ecorce de l''arbre. Fais en enfin fepreuue, ole plus grand des foux, Eftant ce que to dis, ru dois lentil ces coups. L * ^ A ^# Qu'ofes-tu faire, impie ? o u fe porte ra rage ? Jamais fer jufqu icy ne m'auoit fair outrage, I'eftois vierge , mais las! m o n tronc eft tout ou-uert. Arrefte pour le moins m a feue qui fe perr, Et croy, quelque vigueur que fa verdure eftalc, Qu'vn Arbre nevit point fans humeur radicale. A D R I A N . Ah, c'eft trop r'ecouter, fors de ce tronc enfin. LYSIS. II faut que j'obeifle aux decrets du Deftin, Arrefte, facrilege : helas! vfer de force, Laiffe viure vn Berger fous certe foible ecorce, Quet'a-t'il fait, cruel? C L A R I M O N DaMrian. Ceilez de Firriter, Nous n'en obtiendrons rien a le violenrer, Confentons qu'il foir Arbre, audi bien j'imagine Les moyens d'empefcher qu'il ne prenne racine, Vousfcaurez au chafteau ce que j'ay projette. A D R I A N . Helas! il eft plus fou qu'il n'a iamais efte. M O N T E N O R . A^cu, bel Arbre. |