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Show £c8 LE CHARME Vous foupitez, M a d a m e , & voftre ame inquietc Semble n'enreceuoir qu'vne joyeimparfaite> F E N I S E. ' | Apres douze ans d'exil te faut-il eftonner Si Ford re qui m'en tire a dequoy m e <*efnet? Quand on a tant vefcu dedans lafolitude, O n n'y renonce pas fans quelque inquietude, Er dans lechangement qui m e vient d'arriuer Les plus feraies efprits fe plairoient a reiver. L A V R E . Voflrre humeur au chagrin fut toufiours fi con. traire, Qu'il parle malgre vous quand vous voulez vous taire -> * Le Lut dont vous faifiez voftre plus cher foucy, A peine encor pour vous a quelque charme icy, Et certe belle voix, le comble fauorable D e tant de qualitez qui vous rendent aymable.., F E N I S E. A h , don de la Nature a m o n repos fatal [ L A V R E. Quoy done, fans y penfer j'ay touche voftre mall F E N I S E. O u y , Laure, & c'eft en vain qu'vn obftine filencc Voudroir r'en derober Fentiere connoillance, 1'en fens par cet efforr redoubler la rigueur, Er te le decouurir c'eft foiilager m on cceur, Mais pour le conceuoir remers dans ta memoue D e nos malheurs paffez la pitoyable hiftoirc Lors one le Due de Parme injufte en fes piojetf Nous priua fi long-temps des douceurs k J paix. LAVRE. DE LA VOIX. 6v9 L A V R E . Ie fcay que de Milan pretendant quelque h o m - ' mage, Il en tine le refus pour vn fanglam ourrage, Et qu'il fit par la guerre eclater en ces lieux Tout ce que la vangeance a de plus furieux; Qu'aprcs plufieurs cobars aux deux partis fun eftes Onchercha par Fhymend'en conferuerles reftesj Que les Dues ennemis s'en faifant vne loy Deflors pour leurs enfans fe donnercnr la foy, Etqu'ainfi par Faccord oii Fobligea fon pere, Lc noftre doit de Parme efpoufer IHeririere. F E N IS E. Helas! ie vins au iour dans ce remps malheureux Qui fit naiftre vn accord pour m o y fi rigourcux, Puifque j'en trois a peine en m a cinquiefme annee Que Milan de fon Due pleurc la deftinee, Ilmeurt, 3c par vn choix qui nous comble d'hon-neur, Mon pere de fon fils eft declare rureur. Saprudence connue, & fon rang &: fon age Acquietent a fa foy cet illuftre auantage, Et chacun s'afteuranr fur fafidclite, On luy laifle le foin de Phymen arrefte. Comme par vne rude Sc rriftc experience, Pour Fvn & Pautre Eftat il en fcair Fimporra Aupres de la Duchefle heritiere a fon rour, AParme pour fon Maiftre il fait toufiours fa cour, Et craigrunt de laifler vn pretexte a Fenuie J?i puft mcfler quelque ombre a Peclat de fa vie, J our monftrer qu'a FEftat il eft bien plus qu'a foy, ^nnonbanniilement il veut marquer fafoy. X. Part. Q^ tance. |