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Show i*4 LE FEINT I'ay dccouuert pourquoy Fon m'a traite fi trial* Par ces mepris Lucrece obligeoit vn Riual, Depuis vn an elle aime, on m e le vient d'apprcn. dre, Iugez fi j'ay raifon de n'y plus rien pretendre D. LOVYS. Q u o y , Lucrece aimeroit? D. FERNAND. C'eft dequoy s'eftonner, Qu'on ait touche fon caeur,qu'elle ait pu le donner' Elle qui fe parant d'vne vertu forcee D u moindre mot d'amour fe tenoit offencee. D. L O V Y S. Mais de grace, quel eft cet heureux qui luy plaift? D. FERNAND. Vous ferez eftonne quand vous fcjaurez qui c'eft, D . Iuan. D. LOVYS. Vous raillez, ou bien on vous abufe, D. F E R N A N D. Croyez qu'il eft ainfi, fon depart n'eft que rufe, Pour la voir fans foupCjOn il fait courirce bruit: Voyez le digne choix, & pour qui Fon me fuir, Pour vn h o m m e fans biens. D. L O V Y S. Perdez cette croyance, Ie connoy trop Lucrece , 6c ie fijay d'alleurance Qu'en fecret D. Iuan brule d'vn autre feu. D. F E R N AND. Pour qui? D. L O V Y S , Pour Leonor. ASTROLOGVE. D. FERNAND. Vous la connoiftez ? D. L O V Y S. *55 Peu, Et ie f$ay feuiement qu'affez belle 8c galante, Elle vit chez vnoncle ou D. Iuan la liantej Ce peut-eftre en effet par obligation Autant & plus encor que par affe&ion, Il doit a Leonor beaucoup plus qu'on ne penfe, Son plus intimeamy m'en afrit confidence, Et fe tiendroit heureux que Fon vous euft dit vray. D. FERNAND. Mais c'eft de Beatrix enfin que ie le f cay, Ten puis parler fans doute % 6c ie m e delefpcre D'eftre pour Famour d'elle oblige de m e tairet Mais pour ne vous pas dire vn fecret a demy, II fe tient tout le iour cache chez voftre amy, Chez D. Lope. D..LOVYS. Le Ciel apropos m e Fenuoye, Ie vay f^auoir de luy ce qu'il faut que j'en croye, II m'auoiiera le rout fi ie ne fuis de^eu. Adieu, ie vous dirayce que j'en aurayfijeu. 3 I 111J |