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Show 434 § L'AMOVR Icy Fair enjoiie vous conrez des merueilles Lade foupirs aigus vous percezlesoreilles* Ie m'y laifle duper moy-mefme aflez fouuent, Vpus pleurez, vous riez , & tout cela du vent. Quels tours de pafle-pafle ! O R O N T E . Et m o n humeur t'etonne* C L I T O N. Ie n'en connus iamais de fi Cameleonne, Chaque objet luy fait predre vn jeu tout different, O R O N T E . C'eft ainfi que FAmour iamais ne me furprend, Iele braue, &parlarendant(es rufesvaines, Ten croufte les douceurs fans en fentir les peines. C L I T O N . Quoy,doner tout enfemble & reprendre fcn cceur C?eft amour} O R O N T E . C'eft amour, Cliton, 3c du meilleur. C L I T O N. Mais FAmour, n'eft-ce pas vne ardeur inquictc, ( Car fy fuis Grec depuis que j'en tiens pour Lj< fette.) ; V n friffon rour de flame, vn * ^ « * * Qui broliille la ceruelle , & rend leipnt p «A Vne peine qui plaid encor qu'elle incommoac. V H ^ O R O N T E. C'eftFAmourduvieuxt£Ts,iln'eitPluaiai^ C L I T O N . II n'eft plus a la mode ? O R O N T E . II eft lourd & grofc A L A MODE. 435 C L I T O N . Que faut-il faire done pour le modifier * ^ ORONTE. M a conduite aifement te leuera ce doute, Examine-labien. C L I T O N . M a foy, ie n'y vois goute, Si vous voulez m'inftruire, il faut mieux s'expli- O R O N T E . (quer. Efcoute pour cela ce qu'il faur prariquer. Auoir pour rous objets la mefme complaifance, Scauoir aimer par coeur 3c fans que Fon y penfe, En conter par courume 3c pour fe diuertir, Se plaindre d'vn grand mal & n'en point reflentir, En faire adroitementle vifage inrerprete, N'aduertir point fon coeur de quoy que Fon pro-mette, D'vn menfonge au befoin faire vne verite, Se montrer quelquefois a demy tranfporte, Coucher de paflion, de foupirs 3c de flames, Et pour ne rifquer rien en pratiquant les femmes, Les adorer en gros toutes confinement, Et les mef-eftimer toutes feparementj Voila la bonne regie. C L I T O N. O lahaure fcience! Vous fcauez de Famour tirer la quinteflence. N importe, pour Lyfette aduifez, tout ou rien, Songezpour elle-mefme i luy vouloirdu bien, Autremcnr... O R O N T E. Lf. c Sanr c o l e r c>vn io«r ou deux peut-eftre M e feront confentir a t'en laiiler le maiftre, E e ij |