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Show 6io LE CHARME C e que fur m o n vifage ii penfe voir de charmes Pour le rendre fufped a d'aflez fortes arraes Auec le jeune Due m'eleuer au Palais C'eft vouloir Faileruir au peu que j'ay d'attraits Et rompant vn Traite qui finit noftre peine, M'afleurer enfecrer le rangde Souueraine. Voylafur quels motifs ce pere fans amour Des Fage de cinq ans m'eloigna de laCour. Compagne de m o n fort, tu fcais a quelle eftude l'ay tache d'employer m a longue folitude, Et que fans eftre veue, ou du moins rarement, l'ay pris pour la Mufique aflez d'attachement. L A V R E . C'eft ce qui me confond, qu'au mal qui vous pot fede Elle manque aujourd'huy d'apporterle remede. F E N ' I S E . A h , s'il faut eclaircir ton efprit abnfe, C o m m e n t gueriroit-elle vn mal qu'elle a caufe? Pour les nopces du Due a Milan reuenue, A ce Prince toufiours ie demeure inconnue, Et Fon ne m e permet de paroiftre a les yeux Qu'auecque la Ducheile attendue en ces lieux. Uon Frere Feft alle receuoir a Panic Er de rant de malheur m a fortune eft uime Qoccontremesfouhaits,fansen^nen f p iVromps fon hymenee, ou lc:tais oiftuer. L A V R t- VOUS ? r^ XT T C T: F E N I S c <• AP ret adueu ron ame eft eftoonee, D E L A V O I X. 6\\ Et qu'affranchie enfin d'vn long bannifrement > Dans le Palais du D u e j'ay ce^r appartement, Qu'ayanr fur ce jardin vne fecrerre veue, C'eft de la qu'aiiement fans en eftre apperc;eue, fay pu > quelque ordre expres qui m'en oftaft PeC-Et votfee jeune Prince, 3c luiure mon deuoir* Helas! par certe veue oii m e vois-ie reduite ? Ma raifon en defordre en fut d'abord feduire, Et pour le diifiper ie cherchay dans m a voix Ce charme qu'a mes maux elle ofFroir autrefois. Mais qu'indifcretement ie rompis le filence! Le Due en eft furpris, il s'approche, il s'auance, Ieme pers, ie m e trouble a le confiderer, Interdit 3c confus, ie Fen tens foupirer, Et fvn & Fautre atteints de blefleures pareilles, S'il m'ebloiiir les yeux, ie rouche fes oreilles. L A V R E . Sceut-il qui vous efticz? F E N I S E. II Fapprit aifement, Et fon inquietude egalant m o n tourment Darvs la preflante ardeur qu'il a de m e Connoiftre Chaque iour en ce lieu ie le voy feul paroiftre, kchante, 3c ne pouuant obtenir rien de plus, llfoapire, il fe plaint d'vn injufte refits; Iamais s s'il Fen faut croire, vne fi viue flame Auec tant de refped ne s'empara d'vne ame, ^ que luy peinr de m o y la douceur de m a voix ^r vn charme inconnu FaflTeruit a mes loix, J f ^ ^ tableau qu'en luy-mefme il s'en trace louttrc <W¥s fon cceur aucun trait qu'il n'efface, |