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Show 3io p, BERTRAN, Iugez jufqu'oii pour vous ie m e fuis relkhe Et fi cen'eftpaslamevendreabonmarche: Et malgre tout cela, j'entre en chaud mal de fievre Et trouue qu'on m e donne vn chat au lieu d'vn D . G A R C I E . (lievre. Auez-vous Fefprit fain? D. BERTRAN. Laiflez-la mon efprit, N o u s en difputerons lors que j'auray tout dit, D. G A R C I E. Iedeuroisbien plutoft... D. BERTRAN. Vous auez Fhumeur prompts, Soyez de par le Diable attentif a mon come, Efcoutez jufqu'au bout, vous parlerezapres, I'auois mande , ie penfe, en rermes fort expres Qulfabelle s'en vinft bien 8c deuement rnafijicc, Bien loin de m'obei'r elle s'en eft mocquee, Et parrant de Madrid n'a mis fur fon minois Pour m e faire enrager qu'vn mafque de trois doigts. C e qui m'emeut la bile encore dauantage, C'eft que vous ayez fair fans befoin le voyage, Peur- eftre fous Fefpoir d'arrraper vn repas\ Cependanr en deux mots ie ne le voulois pas, Et ie vous epargnois la peine de le faire Par vn recepiffe pafle deuanr Notaire. Outre que voftre fille aime trop le caquet, Tout ce qu'elle m'a dit fent fon efprit coquet, Satefteadesvapeurs q ^ n a P X " f i n p S * Pour vn pied qu'on luy donne elleofeenpre auarre, C O M E D I E ; 311 Elle eft prefque toujours fur le raifonnement, Etraifonnant raifonne irraifonnablement, Force cajolerie 8c mots galants en bouche, L'ceilfouuet en capagne, 8c Faccueil peu farouche; I'aimede cette humeur la f e m m e d'vn voifin, Mais ie veux que la mienne aille le grand chemin- De plus, vn D . Felix adroit de la prunelle En depit que j'en aye a toufiours Foeil fiir elle. Mefme j'ay certe nuit efte fort alarme Trouuaot m o n beau coufin dans fa ehambre en-ferme, Etj'y fuis, m'a-t'il dit, comme *)>n parent fide lie Sgi. ">tens pour l>oflre honneur faire lafentwelle, Et ^oirfi D. Felix oferott s'y couler. D. G A R C IE. Quoy, D . Felixde nuit auroit pu luy parler? D. BERTRAN. Non pas, mais toutefois c'eft chofe aflez infame Qu'vn mary corps pour corps n'ofe pleger fa feme, Qu'il ait quelque fcrupule, fcdemeure en foupcon Si de nuir vn galand Fentretenoit ou non. Enfin j'aimerois mieux la moindre paifanne, II faut a voftre fille h o m m e qui porre canne, Allez en quefter vn, j'en fuis fort fatisfait, Nourrirure de Cour n'eft point du tout m o n fait, Vous le f$auez fort bien en voftre confciencc. ' Fayons donc,s'il vous plaift,par moitie la depence, Tirons chacun du noftre au forth de ce lieu Toute promefle nulle, 8c bons amis, adieu, ' Ie n ay plus d'appetit touchant le m a n a ge D. GARCIE. * U n m a u^biedit vray,quevous n'eftiez pas fa<re UJJ |