OCR Text |
Show 500 LB B E R G ER E n moins d'vn an ou deux il s'en coiffa de forte Q u e deflors il voulur prendre Fhabit qu'il porte, O n auoit beau le vaincre a force de raifons, Toufiours vne houlette, 3c toufiours des Moutons. Ainfi done plus d'erude, 3c moins encor d'orhce- Mais quoy qu'il perfiftaft roufiours dans fon caprice, C e fut bien pis encor quand fon pere mourut. Le R o m a n de F Aftree au mefme temps parut, O u lifant les debats d'Hylas 3c de Syluandre, C o m m e en cette matiere il a le cerueau tendre, Voulant eftre leur juge 3c les oiiyr de pres, Il conclut fon depart pour aller en Forefts, Et fi long-temps par rout ie ne Feuile fait fuiure, Sans doute il euft moins cru nos aduis que fonliure, Cependant fon tranfport ne fe pouuoit calmer, Souuent dans vne ehambre il alloit s'enfermer, O u fans obftacle aucun fuiuant fes refveries, Ie Fentendois luy feul jolier des Bergeries. Enfin de ces Romans la m o d e ayant ceffe, Son efprit fort long-remps nous parut moms blefle, Er certes cetre ardeur s'en alloic refroidie $*i\ n'euft point Fautre hyuer hante la Comedie. Son obftination a voir FAmarillis Luy remit dans la tefte & houlette< 8c Brebis II m e traifna moy-mefme a ce maudit fpedacle, Prefque de vers en vers il y cnoit miracle, W ^ ( U peine il pouuoit fetenirdans laptau, ?our luy T m b b i t charmant, tout luy fembloit nouueau, . * • x.^Htw^n n'v fut plus aliKtue, EXTRAVAGANT. 50'x Si bien que rembarque par fon chien de caquet, II a trouue moyen d aprefter fon paquer, Et par vnbeau mann ayant troufle bagage Il eft icy venu jolier fon perfonnage, Mais ie fcauray fi bien deformais Fenfermer Que ie Fempefcheray de nous plus diffamer. C L A R I M O N D. Ce defordre eft facheux, mais aufli prencz garde Combien a Fenfermer fon repos fe hazarde, La prifon eft afFreufe au plus folide efprir, Et c'eft la que le foible aflez fouuent s'aigrit. A D R I A N . Mais quel amendement faut-il que j'en efpere ? C L A R I M O N D. Pour moy, ie fuis d'aduis que vous le laifliez faire. Icy, que vous importe ? il eft loin de Paris, Sourfrez qu'il vienne a bour du deflein qu'il a pris, Que de fes propres fens il fuiue la faillie, Peut-eftre que huit iours gueriront ia folic, Et que ne rrouuanr pas au meftier de Berger Les douceurs donr Fappas auoit fceu Fen^ager, On aura moins de peine a luy faire connoiftre i'erreur qu'en fon efprit (es liures ont fait naiftre. A D R I A N . Done pour vn iour ou deux ie vay vous dire adieu, Aulli bien le hazard m'a conduir en ce lieu, Et loin de le chercher, ie faifois vn voyage ^1 ians rerardement quelque affaire m'eneaee, ^le m eft d'importance, 3c prefl'e au dernier point, C L A R I M O N D. AHez, f auray foucy qu'il ne s'eloigne point. |