OCR Text |
Show 494 LE BERGER Ie le luis en effet, & des demain peut-eftre Q u e plus ouuettement ie m e feray connoiftre. Tandis, puis-ie fSauoir quel eft voftre deftin > LYSIS. O u y , pour te tefufer j'ay le coeur trop benin Sieds toy. ' CLARIMOND%,„,„f r t W( Lyfts jur Vherbe. Qui vit iamais plus haute extrauagance 1 LYSIS. b Ie reflerre pour toy mes fruirs fans repugnance, Car peu m'importe Fheure, 5c puis ne dit-on pas Qu'vn gracieuxdeuis vaut mieux qu'vn bon repas) D'ailleurs les doux Zephirs qui Hattent ces verdures Rendent le lieu tout propre au recit d'auantures. S cache done que FAmour, cet enfant du Chaos Qui cent fois de fa mere a trouble le repos, Et fans qui les Bergers dans vne paix profonde Feroient nars;ue au bonheur des plus grands Rois du monde , C e clair-voyant aueugle au narurel peruers, (fers, Des mes plus rendres ans m e voulur mettre aux Mais fcachantde quel air fes efclaues iltraite, Deuant ce Dieumalin j'ay toujours fait retraite, Et mille fois encor ie m'en ferois moque Si pour vaincre ce coeur rrop long-reinps attaque, Ayanr enfin connu fa force rrop perite, ] 1 n'euft pas mandie le fecours de Charite. Charire! a ce beau n o m voy quel treflaillement- C L A R 1 M O N D, Elle eft done belle? EXTRAVAGANT. 4*5 L Y S I S . Belle ? hyperboliquement. Tache a faire vn amas de mille belles chofes, Socre aux beaurez des lys, fonge a celles des rofes, Empninte pour fes yeux les rayons du Soleil, Seme fur chaque joue vn incarnar vermeil, Puis d'vn vif coloris par vn crayon fidelle... Enfin f>ure-roy, Berger, qu'elle eft fort belle. D CLARIMOND. Lemerueilleuxporrrair! L Y S I S . Ce fur dedans Paris, Que non encor Berger, la voyanr ie fus pris. C L A R I M O N D . Et comme elle vous prir, de mefme vous la priftes? LYSIS. Euft-elle pu renir contre rant de merites? Iene te diray poinr combien ie fenris lors Dedoucespamoifons, d'extariques rranfports, Ny comme a Peprouuer a mes foupirs docile, Ie mourus mille fois 3c refliifciray mille. Tu fcauras feulemenr que m o n plus grand boheur Vient d'vn rare deflein qu'Amour luy mir au ccxur, La faifant confentir a venir dans la Brie Retabliriancienne 3c noble Ber^erie; Depuis cinq ou fix iours elle habite ces lieux, Ouma felicite paiTe celle des Dieux, Car enfin ie n'en crus iamais de plus parfaire, VLue de viure Berger & porter la houlette. ^n eft arbre defia ny rocher d'alenrour v* nos noms ne foienr leus pleins de chifres d'amour, |