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Show *<58 LE F E I NT Qu'il faille m e refoudre a viure infortunee, Oti rougir d'vn recit ou ie fuis condamnee !* I'aime,& le digne objet qui regne fur m o n cceuj Par cent 6c cent deuoirs s'en eft rendu vainqueur Mais encor que pour luy j'euire vne amour fort tendre, II m'a quittee enfin pour s'en aller en Flandre, Auec tant de mepris, que fans m e dire adieu II a pu fe refoudre a partir de ce lieu. O n m'en vient toutefois d'apporter cette lettre Qui m e promet encor ce qu'il m'ofa promettre, Et m'afleurant pour luy d'vne immuable amour M e fait auec ardeur fouhaiter fon retour. Ie brule de le voir, 6c quoy qu'en apparence L'cffetde ce defir pafle toute puiffance, I'ay f^eu que par voftre Art de tous fi fort vante Vous pourriez furmontcr cette difficulte, Et des ce m e f m e foir faire a m e s yeux paroiftre Celuy qui de m o n a m e a f^eu fe rendre maiftre. Ainfi, fi d'vn beau feu iamais la noble ardeur Pour vn objet aimable echauffa voftre coeur, Par F A m o u r , par ce Dieu que chacun apprc-hende, N e m e refufez point ce que ie vous demande. D. F E R N A N D A phihpw. Q u e luy pourray-ie enfin repondre la-deiliis? P H I L I P I N ^ . Fernunl Appcllcz au fecours le grand Noftradamus. D. F E R N A N D, L e Vieillard Aftrologue eftoir moins redoutable. P H I L I P I N. Dites qu'il luy faut faire vn pacte auec le Diable, ASTROLOGVE; ie9 D. F E R N A N D A Leonor. Madame, ie ne f§ay pour qui vous m e prenez, tfyceque de mon Art vous vous imaginez, Carou pretendez-vous que iepuiife aller prendre Ynhomme que vous-mefme aduouez eftre en Flandre? L E O N O R . jlh! vous faites encor defprodiges plus grands, I'eniuis bien informee, 6c j'en ay bons garands. P H I L I P I N ^. I'eneuiTe ofe jurer. D. F E R N A N D . Croycz qu'on vous abufe, L'impoflibilite fait feule m o n excufe, Mon Art pour vous feruir n'eft point aflez puiflant S'il faut faire a vos yeux paroiftre vn h o m m e ab-fent, C'eft ce qu'on ne fait point parfimple Aftrologie, Ces Fantomes parlants ne vont que par Magie, Dont la noire fcience eftant fujette aux loix D'vn courage bien noble eft raremcntlcchoix; Daillcurs, la vifion eft fort melancolique D'vn efprit enferme dans vn corps fantaftique, Cette apparition pleine d'horreur en foy Faitpalirbienfouuentles plus hardis d'effroy, hvoLls y manqueriez fans doute de courage. L E O N O R . 6 Jon, non, de m o n Amant fi ce fpeftre a Fimaee, ^nscette vihon, dans ce charme trompeur «ay Plus de phiiir que ie n'auray de peur. ^vous vous deaez peut-eftre d'vne f e m m e, ^croyezquvn fecret foit mal feur..., |
