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Show 108 T R A I TE Aufli Saint Clement d'Akxandrie , dans le fecond Livre de fon ouvragc, qui a pour titre : Du Pedagogue ou du Maitre; ( Edition d'Oxford , p. 193. ) appelle les differens accens d'une mufique molle, effeminee 6k trop tendre , differens poifons propres a corrompre lcs mceurs. Fraclorum cantuum & fle-bilium caricce mufce modorum varia vencficid, mores corrumpunt. II dit encore dans le meme Livre , ( p> 13 5-) °iue n o r r e a m e devant toujours etre dans une force 6k une vigueur fpirituelles qui lui font neceffaires pour refiftcr aux ennemis du falut, 6k fe bien acquitter de tous fes devoirs , on ne fcauroit trop cn eloigner ces mufiques rnolles qui, par l'art dangereux de faire ccrtaines inflexions de voix tendres languiffantes , conduifent a une moleffe effeminee 6k a une honteufe bouffone-rie : A forti & nervofd noftrd mente vere molles harmomai amandandce qudm longiffime , qua improbo fle-xuum vocis artlficlo, ad ejfixminatam mollitiem fcurritalem deducunt. 11 taut, continue-t-il, laiffer cette mufique chro matique a fimpudence audacieufe tie ceux qui fe livrent aux exces du vin, CONTRE LES CHANSONS. *OJ qui fe couronnent de fleurs comme des infenfes & aiment ks chanfons des femmes debauchees : Chromatics Mtur harmonic* impudtnti in vino proter-vtai* flonbufque redimitoe , & mere-tricai muficoejhntrelinquenda?. Les Auteurs du Didionnairc de Trc-voux , fur k mot chromahque , ( qui vient du Grec ) remarquent que les Spar-tiates ou Lacedemoniens bannirent de kur Ville cette mufique chromatique , 6k qu'ils avoient accoiitume de n'ufcr que de celle qui etoit appellee Diatoni-que. Et on n'en pent donner d'autre raifon , finon que cette derniere efpecc de mufique etoit moins molle 6k plus grave. Pour peu qu'on ait quelque teinture de l'liiiloire ancienne, on fcait que les Loix dcs Spartiates tendoient a eloigner de ce peuple belliqucux l'amour dcs plaifirs, ck a i'accoutumer a une vie dure, pour ks rendre plus capabks de fou-tenir les travaux 6k !r5 fetieues de la guerre qui etok leur grande occupation. Des Payens qui craignoient fi fort d'af-foiblir par des chants trop mous I'auf-terite dcs bonnes mceurs, ne s'eleve-ront- ils pas au jour du jugement contre tant des Chretiens qui aiment ces chants |