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Show zo6 T R A r T £ „ fens des paroles faintcs qui en font le fujet, 6c des'attachcr plus a 1 inflex i o n de la voix qua la meditation , des verkes qu'elle exprime. » ' Voila pourquoi ce Saint veut « que ,, le chant des Hymnes facrees foit tres- " grave, 6k qu'il n'ait rien qui reflente '' la moleffe: qu'il foit doux 6k agrea- \\ ble , fans etre leger; qu'il plaife tel- ,, lement aux oreilles que le cceur en foit femue* 6k attendn pour Dieu; qu'il ]] diffipe li trifteffc 6k appaife la colere; \ 6k qu'au lieu de faire perdre le lens de " la Lettre il lui donne au contraire ,, plus dc force. » Dcs Saints qui vouloient que dans le chant m e m e dc I'Eglife il n'y eut rien que de grave 6k de propre a infpirer 6k a enflarnmcr la piete , auroient - lis pu ne pas craindre extremement pour les fideles, 6k ne pas condamner hautement ce qu'il y a dans lcs chanfons profanes de m o n , d'effimme , 6k de capable d'in-ciincr le cceur vers le mal, 6k de corrompre les mceurs ? Et fi ces Saints ont pris tant de precautions a l'egard ks chants facres pour empecher que l'ame ne fe laiffat prendre 6k trop iper par le plaifir de 1'oreiUe, irons nous CONTRE LES CHANSONS. ZO7 trop loin , quand a l'egard des muii-ques ordinaires nous exigerons qu'on prenne les plus grande cautions pour qu on y evite ce qui peut nuire a fame, 6c qui peut plus facilement s'y recontrer que dans les m u employees pour les chants de I'Eglife 1 La premiere 6k la plus eiTentielk de toutes les precautions , c'eft qu'on ait foin de bannir de la mufique tous les airs mous ck erfemincs. La raifon de la neceflite de cette precaution , c'eft qu'on ne peut dourer que lcs tons differens n'aient aufli bien que les paroles une figniication qui exprime quelque fentiment , quelque inclination 6k quelque paffion. Et ['experience montre tous les jours d'une maniere fenfible, que la voix par fes differens accens 6k fes dif-ferentes inflexions qui forment les differens air-., remue le cceur auffi bien que les difcours. Lors done que les chants font mous 6k effemines, en m e m e temps qu'ils marqucnt la moleffe dc l'ame de celui qui ks a compofes , ils portent la meme inipreffion dans ceux qui ks gou-tent, ck leur font prendre, pour ainfi dire, le plis de paffions tend res, qui font les plus dangereufes 6k la fource des plus grands defordres. |