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Show fl T R A T T £ Philofophc Payen: (Polltiq. 84.) Que PacTion fuit de pres le difcours, 6k qu on fe laiffe aiiement gagner aux chofes dont on aime l'cxpreflion. Des Chretiens aux yeux defquels Dieu a tait bnl-ler radmirabie lumiere de l'Evangile , ne rouairont ils pas d'etre plus aveugles que les&Payens meme , affis dans Pom-bre de la mort, fur les dangers que ceux-ci ont appercus, 6k de lcs craindre moins qu'eux? . Le Cantique dcs Cantiques, ( amli appelle a caufe de fon excellence 6k de la fublimite des fens tout fpintuels qu'il rcnfcrme,) Ibid. p. G31.) « ne refpire qu'un amour celefte , & ce- •! pendant , parce qu'il y eft reprefente fous la figure d'un amour hnmain, on " dcfcndoit chez lcs Juifs la lecture de " ce divin Poeme a la jeunefk, parce " qu'on craignoit quelle ne s'arretat a " la figure plutot qu'a la verite, 6k que " l'ardeur aveclaquelie laconeupifeence " faifit tout ce qui la flatte, ne la fixat au fenfible plutot qu'au fpintucl. Comb i e n eft plus certain 6k plus grand le ' danger auquel on s'cxpofe lorfqu on " a fouvent dans la bouche des ehan- '', fons dont tout, o u d u moins k pnn- CONTRE LES CHANSONS. *% *^'g^ * ranour darnel fc£ " f A' 5 qU1 T P ° U r Prcmicr auteur „ le diable en la perfonne de ceux qui „ fes ont compofees. Combien par c £ l „ fequent doit-on etre attentifs a fe „ garantir du poifon de ces chanfons ennefeles permettant jamais. Selon la penfee du grand Prdlat, que je ne fcaurois m c laffer de citer , tant ce qu'il dit eft umineux ck folide. cC La jeuneffe „ qui etoit chez les Juifs un obftacle a „ la lc&ure du Cantique des Cantiques , ,, a communement une tres-longue du- „ ree parmi lcs hommes, a l'egard de „ la concupifcence 6k des paffions, dont „ on ne fe defait prefque jamais entie- „ rement; (p. Gz$. ) ft ne fert done ,, dc rien de repondre , ajoute-t-il, „ (p. Gi i.) qu'on n'eft occupe cue du „ chant, fans fonger au fens des paro- „ les, ni aux fentimens qu'elies expri- )y ment: car c'eft-la precifement le dan- ,, ger, que pendant qu'on eft enchante „ par la douceur de la melodic , ces fen- „ fentimens s'infinuent fins qu'on y „ penfe, 6k plaifent fans etre apper- ,, cus ». O n dit encore, qu'en chantant ces fortes dc chanfons, on ne reffent aucune C vj |