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Show T R A I T E en° detourner fes Auditeurs, il rapporte une raifon capable d'mfpirer une famte horrcur a quiconque conferve encore quelque fentiment de religion :c eft qud n'eft pas jufte qu'on entende lortir « chanfons impudiques ou d amour d une bouche dans laquelle la Sainte Eucha-riftie entre : Non eft juftum ut ex dlo ore Ubi Eucharifti* Chrijh ingreditur, canticum luxunofum vel amatonum proferatur. (Serm. z77. de I Appendix des Sermons de Saint Auguftin, N°. f, Tome V. page 46'z. ) Dans un autre Sermon , appellant lcs mauvaifes chanfons dcs cantiques dp diable , il met en ce rang toutes les chanfons d'amour : Cantiea diabolica, ama-toria & turpi*. {Serm. 3 0 3-dc VAp- M. Boffuet, ( Reflexions fur la Comedie. Tome VII p. 63*.)p-marque que la ctelkatefle de Saint An-tonin a l'egard dcs chanlons propres a infpircr l'amour , va fi loin > qnil ne permct pas d'aimer a entendre chan r 5es femmes, quand d'ailleurs ce qu elles cbanteroient n'auroit nen ac mauvais- & la raifon qu'en donne ce Saint, c'eft que le chant des femmes eit dan- CONTRE tEs CHANSONS, ki gcreux , qu'il amoilit Fame , & laifl-_ dcs impreffions qui peuvent conduhe a rimpurete. Incitativum ad luxuriant ( VIII. Partie, titre 8. C. A Sec' tion i »: ) O n peut comprendre par-la , ajoute M . Bofluet, ce qu'il auroit juge de nos Opera. ° En effet, qu'on faffeattention a tout ce qui fc dit dans les chanfons d'amour, n'appcrcevra-t-on pas du premier coup d'ceil que leur langage eft abfolument antichreticn ? A qui la Religion nous apprend-elle que nous devons donner notre cceur & tout notre amour ? C'eft a Dieu , parce que lui feul le merite & y a droit, comme notre Createur & notre Redcmpteur; que nous ne pouvons trouver notre bonheur qu'en lui, n'etant faits que pour lui; & que hors de lui, comme fouverain bien , nous ne pouvons trouver qu'une fouverainc mifere. Tel eft le langage de la Religion. Mais quel eft celui des chanfons d'amour ? Ec combien lui eft-il oppofe ! Qui, dit-on, qu'on veut aimer ? Eft-cc l'Etre Souve-rain & fouverainement aimable ? N o n , c'eft une foible & fouvent trop mifera-ble & trop indignc creature; c'eft a elle qu'on protclte qu'on veut donner foH |