Traité contre les danses et les mauvaises chansons, dans lequel le danger & le mal qui y sont renfermés sont démontrés par les témoignages multipliés des Saintes Ecritures, des SS. PP. des conciles, de plusieurs evêques du siécle passé & du nôtre, d'un nombre de théologiens moraux & de casuistes, de jurisconsultes, de plusieurs ministres protestans, & enfin des païens même.

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io T R A I TE 6tre notre compagne infeparable, a im un fel dont toutes nos paroles doivent £tre affaifonnecs. Que toutes vos paro­les , die il, ( Colo/, c, 4. tf G. ) foient accompagnees de graces , & affaifon-nees du fel de la fagejfe; enforte que vous fcachte^ repondre a chacun comme ileonvient. A la Saintc MefTe, dans la prepara­tion au Sacrifice, & lorfqu'on com­mence a lire PEvangile , nous faifons le fii^ne de la Croix iur notre bouche , comme fur notre front & fur notre coeur. Cette fainte pratique qu'il ne faut pas obferver par routine , mais avec refle­xion & avec des fentimens qui nous la rendent utile , ne nous dit-elle pas que tout doit etre faint dans nosx difcturs c o m m e dans nos aftlclions, & faire hon-neur au Chriftianifme dont nous faifons profefTion? Quel fcandaledonc, fi d'une bouche ainfi fanclifiee, de cette bouche qui rend gloire a Dieu dans les aflem­blees publiques de prieres , fortent des paroles libres, des difcours Ircentieux qui naiffent de la corruption, & qui la por­tent dans le cceur des autres ? Quand Saint Jacques demande: Si un figuler pent po, ter des raifins, on une C O N T R E LES CHANSONS. u yigne des figues , c'eft comme s'il di-foit, en voyant un arbre : O n fcait quel fruit elle produira. II faut de'meme , puifque nous fommes Chretiens, qu'on n'entende de nous que des paroles de be­nedictions, des paroles pleihes de&gei & edifiantes , qui montrent que nous fommes des vrais Chretiens, & que nous nc trompions point cette attente cn te-nantdes difcours dont d'honnetes Payens rougiroient. U n e nouvelle naiffance en Jefus-Chrift a du nous rendre dcs hom­mes tout difterens de ceux qui ne font pas Chretiens. Et puifque nous avons ete rendus participans de la nature de Bleu, comme Saint Pierre ledit expref-fement ; ( fc. C..'.*. i. jfy. ) nous fom­mes obliges de ne rien produire au-de-hors, qui ne fe fente de la dignite & de la faintete d'une Nature fi fublime. Saint Jean-Chryfoft6me a employe , pour detourner des mauvaifes chanfons, la raifon que je viens de deve'oper , ti-ree de la confederation de notre bouche & de notre languc a Dieu , pour ne fer-vir qu'a lc louer ; & il a en meme-tems ajoute cette autre confideration : Q ue « par la Communion , lc Corps & le „ Sang de Jefus-Chrift entrent dans no-