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Show DES S C À V A N S. $99 fui-il, il ne manqua pas de gens femblables aux Confeillers de Roboam , qui luy dirent: que dans une neceilué preffante, il ne falloic pas faire difficulté de mettre des impots fur la Province dont on tireroit en peu de temps toutes les femmes dont on avoit befoin. Ce Confeil étoit appuyé fur des raifons tres-fpe-cieufes, & le Duc facile à perfnader s'y fut rendu tres-aifément , s'il avoit pu s'abftenir d'en parler à la Duchefle qui raifonna d'une manière bien oppofée à celle des Miniftres complaifans & iarereflez. Voicy le difeours que notrel Auteur luy met à la bouche. A Dieu ne plaife , dit-elle à fon époux, que vous pçrdiez l'amitié de vos Sujets par une conduit^ fi éloignée de celle de vos Prede-ceffeurs i Souvenez-vous des avis que vous a donné le Duc François ; il vous a dit que les Bretons ne reflembloient pas aux autres peuples ; qu'il falioit régner dans leur cœur fi on vouloir régner paifiblemenc, & que pourvu qu'ils furent aflurezde la tendreffe de leur Souverain,ils facrifieroient leurs biens & leur vie avec joye pour maintenir fa dignité. Vous n'avez fait jufqu'à prefent que du bien à tout le monde, voulez-vous perdre le fruit de tant de bonnes aftions 5 & irriter vos Sujers qui vous regardent comme leur père ? Ne fenti-rez-vous point un trifle & inutile repentir , lors qu'au lieu de ces cœurs afte&ionnéz qui volent fur votre pafTage & font connoîcre leur ardeur par leur ^oye éclatante & leurs fîneere* AS 5 |