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Show t8o MEMOIRES POUR L'HISTOIRE cependant, dans des foifes, & dans un vi vier, de · endroits, oil des Polypes auroient ete pendant long .. terns a meme de faifir autant de proies' que ceux que je nourriifois dans des verres: & c' ell: ce qui me fit penfer' apres avoir ete ternoin de la prodi· gieufe fecondite des Polypes, qu'en peu de terns, on pourroit voir des foifes remplis d'un nombre infi· ni de ces Animaux , quand merne il n'y en auroit eu que quelquef;- uns peu auparavant; pourvu que ces foffes fuifent bien garnis de Pucerons. Ce n' etoit -la qu'une conjeCture' fort vraifemblable a la ve· rite, que je formai au mois d' A out 17 41, mais que !'Experience jufrifia parfaitement dans le mois de Juillet de l'annee fuivante. D EPUIS que j'obferve les Polypes, j'ex:amine de terns en terns les eaux de Sorgvliet dans lefquel"' les j' en ai trouve : je parcours les bords des foffes & d'un vivier, je tire de l'eau, en differens endroits, quelques Plantes, ou quelques autres corps, fur lef.. quels- je cherche des Poly pes. J e tache meme de les voir dans leur fejour naturel, en prenant pour cela les precautions que j'ai indiquees dans Ie Me .. moire precedent. Lorfque je fis , au cor~·unencement de J uillet I 7 42, la vifite des eaux . de Soru .. vliet, je trouvai tres peu de Polypes dahs le foffl fitue aux pieds d'une Dune, & qui m'a fourni le; premiers Polypes que j'ai vus . . U11e quinzaine de jours a pres, j' en parcourus Ies bords, dans le tetns que le Solei! , donnant d~ns 1' eau , eclairoit en di· vers endroits jufqu'au fond. J e vis d'abord une Plante, qui etoit plus chargee de Polypes, qu'aucune que · D E S P 0 E Y P E S. 111. Mem. l8I que j'euffe jatnais vue. J e la tii·ai de l'eau avec etnprefferoent ; & , la regardant cotnrne un Trefor, je quittai tout pour la tnettre en furcte dans mon Cabin. et. Cependant, apres m'etre deleB:e a !'admirer pendant quelques momen~, je revins fur les bords du foffe' & je continuai a les parcourir. Quelle nc fut pas Ina joie, lorfque je parvins a Ull endroit , ou je vis tout le fond, pour ainfi dire, heriife de Po· lypes ! Des branches d.' Arb res, longues de pluficurs pieds ' qui etoient tombees dans 1' eau ' en etoient' ·fans exageration, prefque autant garnies qu'une perruque l'efi de cheveux. Une planche d'environ dix pieds de longueur' qui flottoit fur l'eau' en etoit fi parfaiternent bordee' qu'on auroit dit qu'elle etoit environnee d'une frange. J e tirai du foife une des branches, qui etoit extretnernent couverte de Polypes. Quand elle fut hors de l'eau, tous ces Po-lypes, contrach~s & places les uns fur les autres, formoient nne glaire epaiife & brunatre' qu'on n'auroit pas facilement prife pour un am as de Polypes. J e mis, dans un ·grand verre plein d' eau , un 1norceau de cette branche , Oll il a ete· VU par plufieurs perfonnes. Les Polypes etoient fi ferres, qu'on avoit de la peine a decouvrir le' bois fur lequel ils etoient fixes. Quand leurs bras fe furent etendus dans le verre , il en etoit prefque entierement rempli. On peut juger de 1' effet que faifoient ces Polypes & leurs bras , par la Figure de la Pl. I X. Mais, je dois avertir, que, quelque grand que foit le nombre de Polypes qui font reprefentes dans cette Figure fixes fur un marceau de bois , il n'approche pas, ce.Pen~ |