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Show 1:02 MEMOIRES POUR L'HISTOIRE quantite de petits Poiffons , longs d'environ g_uatrc lignes, le premier ufage que j'.en fis, fut d'effaier files Polypes les mangeroient. J'E N 1nis plufieurs dans des verres oil il y avoit beaucoup de Polypes. L'Experience m'apprit biep .. tot, ce que j'avois d'abord foupyonne~ c'efi: que la vivacite & la force de ces petits PoHfons les n1ettroit ,en etat de faire une grande refifl:ance' & je n' 6fai me· me prefque me flatter que les Polypes viendroient a bout d'en arreter. Les Gardons , c'efl: l'efpece de Poiffons dont je parle, les Gardons, dis-je, rencon .. trerent bien tot lcs bras des . Polypes en nageant, & ce fut alors que co1nmencerent des combats, qui ne fi.nirent pas tous de la me me maniere. Lorfque le Poiffon ne r.encontroit qu'un feul bras de Polype, il arri .. voit ordinairement qu'il fe degageoit par une fecouffe vive; & melne affez frequeinment il rompoit le bras qui le tenoit faifi, & en em porto it une partie avec foi . . Le combat fini.ffoit moins heureufement pour le Poiifon , lorfqu'il . etoit d'ahord arrete par plufieurs bras. Les efforts qu'il faifoit pour fe mettre en liberte' etoient la plupart du terns inutiles' & ne contribuoient meme qu'a renlacer davantage dans les bras de fon ennemi. 11 etoit facile de remarq uer, que le Polype en faifoit de tres grands pour retenir le Poiffon. Les bras, qui 1' envelopoient de to us cotes, etoient fort renfles' ce qui n'arrive gueres que lorf: qu'ils font de grands efforts : ils etoient fortement appliques autour du Poiifon: en un mot, ce que dit Ovide du Polype marin, peut parfaitement s'appli .. . 9.uer au Polype d'eau douce dont il s'agit ici. On di .. 0 E S P 0 L ·y P E ·S. JL Mbn. 103 diroit que c'eft de ce dernier que ce Poete parle, quand il dit: * ~ Metam. liv. 4· Utque Jub cequoriqus deprenfum Polypus hojle;n Continet, ex omni dimi.ffis parte flag ellis. QuA N n je vis un Polype qui avoit arrete un Poiifon, & qui l'approchoit de fa. bouche, je colnptai bien qu'il feroit tout fon poffible pour l'avalcr. II s'agHfoit de faire paffer dans fon corps un Poiifon long de quatre lignes' affez epais' & qui ne pouvoit pas fe replier pour fe ranger dans l' efro1nac. Le Pol ype qui entreprenoit de l'avaler' ayant ete oblige de fe contraB:er, par les fecou.ffes que le Poiifon lui avoit donnees en fe debattant, n'avoit alors gueres plus de deux a trois lignes ·de longueur. MaJgre tout cela, la plupart des Polypes qui ont arrete un Gardon, fo~1t venus a bout de l'avaler. Quand un Polype a Jongs bras en avaloit un' cette portion etroite de fon efiomac, qui forme la queue' etoit obligee de s'ouvrir' & recevoit une partie de la proie. Un Polype, qui avoit avale un Poiffon, etoit difficile a reconnoitre. J e fuppofe , par exemple, qu'il ait a vale la queue la premiere' on voioit alors les bras contraB:es a l'ex-tr~ mite de la tete du Poilfon *; c'efr-la ce qui paroif-. llt.PL. vu. fo1t le mieux. La peau du Polype * etoit fi parfaite- ~1,~·];." '' ment ten due & appliquee fur celle du Gardon, qu' on * a b. Je voioit difi:inctement a travers *, & que fouvent, fi * Fig. 3· on n'avoit pas ete au fait, on auroit pu croire qu'on ne voioit qu'un Poiffon, qui avoit a l'extremite ante· rieure des barbes de quelques !ignes de longueur . 0 CE |