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Show 1r4 MEMOIRES POUR L'HISTOIRE lieu de le faifir fur le champ, comtne ill'auroit fait, fi <r' a voit ete une proie convenable, ce dernier, dis-je, ne faifoit aucun mouven1ent qui tendit a l'arreter : il le laiifoit gli.iTer fur fes bras, & ton1ber au fond du verre ; ou, s'il · refl:oit attache · aux bras , ce n' etoit pas pour long-tetns. J' AuRA I occafion dans la fuite de decrire comment je fuis parvenu a introduire un Polype dans l'efi:on1aC d'un autre Polype' & ale forcer a y refl:er. J e n1e contenterai de dire a prefent ' qu' aucun de~ Poly pes, fur lefquels j'ai fait cette Experience, 'n'eft mort, quoique quelques-uns foient reftes quatre ou cinq jours entiers dans l'efton1ac. Et il itnporte de remarquer, que, de tous les Anitnaux dont j'ai par~ le, qui fervent de nourriture aux Polypes, je n'en ai trouve aucun qui put vivre dans leur eil:omac plus d'un quart d'heure. J'ai fouvent tire de ces Animau~ en vie de l'efiomac, lorfque j'ai oblige les .Poly pes a les rendre d'abord a pres qu'ils les avoient avaU~s; mais pour peu que j'aie tarde, je les ai toujours trouyes morts. J' A I nourri des Polypes de la feconde & de la troi-fieme efpece, dans toutes les faifons de l'annee, & j'ai appris par-la, qu'il n'y en a aucune dans laquelle Hs ne man gent, excepte dans ce terns de l'hyver, ou 1' eau a un degre de froideur ,. fort peu eloigne de celui de congelation. Le froid qui les engourdit, & qui leur 6te l'aClivite nece.iTaire pour cherch~r a man .. · ger, & pour faifir les proies qui fe prefentent, leur ,rend tout aliment inutile, en leur faifant perdre enticrement l'appetit. Lorfque, dans ce tems-la, .on fait D E S P 0 L Y P E S. !1 Mtm. 115 fait tomber un V er fur leurs bras, ils ne paroiffcnt a voir aucun gout pour lui, ils ne l'arretent point. M A Is' a mefure que la chaleur augmente' leur appetit renait, & ils acquierent en 1neme terns lcs forces neceifaires pour executer lcs manceuvrcs requifes, pour attraper des Animaux. C'cfi: auffi dans ce tetns, que la plupart de ceux qui leur fervent de nourriture , revenant de l'etat d'cngourdi.iTement ou 1e froid les avoit 1nis, ou fortant des ~ufs qui avoient ete depofes auparavant au fond des eaux, C01TI1TICI1· cent a paroitre' & a s' expofer eux-memes' en allant & venati.t, aux pieges que leur tendent les Poly pes. I L n'efr pas pofll.ble de marquer avec precifion la proportion qu'il y a entre !'augmentation de Ia cha· leur, & celle de l'appetit des Polypes. Le change-ment, que produifent quelques degres de chaleur de plus ou de moins, n' eft pas a.iTez fenfible. Il fuffit de dire, que cet appetit eft beaucoup plus grand en Etc, & qu'alors la voracite des Polypes efi: metne tres rcmarquable. Il eft ordinaire de leur voir avaler un V er, pour le mains auffi epais qu' eft leur corps lorf· qu'il eft etendu, & trois OU quatre fois auffi long *.. #.PL. VI~ J'ai deja dit, qu'ils peuvent manger, dans un feul re- Flg. 4· pas, une dixaine de Pucerons, ou bien trois ou gua-tre Mille-pieds. Quand on com pare le volume des a.limens que les Polypes peuvent prendre en une feu-. le fois, avec celui de leur corps, on trouve que lc premier de ces volumes eft trois ou quatrc fois plus grand que le fecond. QuE L QUE grande que foit la quantite d'alimens qu'ils prennc1;1t en Ete en une feule fois, ils l'ont P 3 bca1..1· |