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Show x76 MEMOIRES POUR UHIS~OIRE C'E s T 1 en faifant les Experiences que je viens de rapporter, que j'ai decouvert un Fait remarquable, dont j'ai deja fait mention en paffant, & dont je dois a prefent parler plus au long. En confiderant de jeu· nes Polypes, qui etoient encore attaches a l~urs me-~ res, j'en vis un qui avoit lui-meme un petit, lequel commenc;oit a fortir de forr corps; c'efi:-a-dire, qu'il ~toit mere' pendant qu'il etoit encore uni a fa mere. Ce que j'admirai dans ce Polype, fut bien tot commun a plufieurs autres ; & j' eus' en peu de terns' plufieurs jeunes Polypes, encore attaches a leurs meres, lef.. quels avoient deja trois ou quatre petits, dont quel· ~ .PL. VIII. ques- uns etoie.nt meme parfaitement formes if- : ils ;Flg. s. pechoient des Pucerons comme les autres, & ils les mangeoient. Ce n' eft pas tout : j' ai me me vu une mere Polype , qui portoit fa troifieme generation. Du petit qu'elle produifoit, fortoit un autre petit, & de celui- ci un troif1errie. LoRSQUE l'on confidere une mere chargee de pe" tits, il faut, pour croire que c' efl: un Animal qui mul, tiplie, en etre bien convaincu d'avance. On la pren· droit plut6t pour une Plante, ou pour une Racine> w Fig. s.. qui eft extren1ement ramifiee ~. J E ne decrirai qu'une de ces meres , entre tant d'autres, que j'ai eu occafion d'obferver. C'efr cell~ qui eft reprefentee dans la Figure 8. de la Pl. VIII. Elle fournira en meme tetns un Exetnple de Ia promptitude avec laquelle les Polypes croiifent & multi plient. C'EsT d'un Polype ~ longs bras dont il s'agit .. Quinze jours apres avoir commence a fortir de fa me· re"' ' DES P 0 L Y PES. 111.' Mdln~ 177. re, & neuf jours a pres s'en etre fepare, il avoit pour le moins' lorfqu'il etoit bien etendu' un ponce & un quart de longueur. Dix jeunes fortoient en n1eme terns de fon corps' & quatre a cinq de ces jeun~s . etoient longs d'environ fept a huit lignes. Il y en avoit huit d' entre eux qui etoient parfaitement for· roes, & en etat de manger. De plus , cinq de ceg derniers produifoient des petits. De l'un de ces cinq il en fottoit trois, de deux autres il en fortoit deux, & enfin, les .deu~ derniers en pouffoient chacun un .. Quelques-uns des Polypes de cette feconde genera.tion avoient deja des bras' & prenoient meme des Pucerons. Toutle groupe, forme par cette mere, & par fes dix-neuf petits, avoit pour le moins un pou· te & un quart de long , & un pouce de large. Les bras de la mere, de n1eme que ceux de fes petits, pendoient pour la plupart vers le fond du poudrier. IL ne s'etoit fepare qu'un jeune Polype, de cette / mere' depuis qu'elle avoit commence a multiplier. C'eft ce qui a fait qu'au bout de quinze jours elle s'eft trouvee fi garnie de petits. Elle a toujours ete fufpendue a la fuperficie de l'eau' & le verre' dans le· qriel elle etoit, a toujours ete bien rempli de Puce· rons; deux circonfiances' tres prop res a prevenir la trop prompte feparation des petits , & pat confequent, a. fe procurer le fpeB:acle de ces Polypes fi garnis de jeunes. 0 N a deja pu faciletnent com prendre, par ce que j'ai dit jufqu'a prefent, que les Polypes ne muldplient jan1ais tant, que lorfqu'ils ont une abondante nour· riture , & qu'il fait chaud.. · Ces deux circonfl:ances Z 2 doi· |