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Show ~ Pag. II4 lx.c. 178 MEMOIRES POUR L'HISTOIRE doivent abfolument etre reiinies ~ pour que les Poly- . pes pui[ent multiplier au point que j'ai decrit ci-def.. fus. Une abondante nourriture devient inutile a ces Animaux , des qu'il ne fait pas chaud , parceque, com me je l'ai fait voir dans le Memoire precedent ~, le degre d-'appetit des Polypes efr proportionne a ce~ lui de la chaleur de 1' eau dans laquelle ils font. PouR fe convaincre, que les Polypes multiplient a proportion de la quantite d'alimens qu'ils prennent, il fuffit d'en faire jeuner & manger alternativement pendant quelque ten1s. C'efi: une Experience, qu'on efi: meme quelquefois oblige de faire malgre foi. Les Anin1aux, pro pres a nourrir les Pol ypes, penvent devenir rares j & on peut 1ne1ne en manquer tout-a -fait. C'efr ce que j'ai eprouve, & fur- tout dans les commencemens de mes Recherches, lorfque j e n'etois pas exerce a trouver toutes fortes d'alimens convenables aux Pol ypes. Dans ce terns de difette, mes Polypes devenoient plus petits, & ceffoient de 1nultiplier; n1ais, enfuite, des que je leur fourniifois de la nourriture, j'avois le plaif1r de leur voir produire de nouveaux petits. J e ne ln'en fuis pas tenu a cette Experience general e. rai 1nis un Polype a part, pour Ie faire jeuner, le r8. Juillct 1741. Quatre petits fortoient alors de fon corps; & il en a pou[e encore un cinquieme. Ces cinq jeunes ont ete fepares le 26. Juillet. Leur tnere a ete fans tnanger jufqu'au 7me. A out; & , pendant ce terns -la, elle n'a pouffe aucutl petit. D'autr~s Polypes, au contraire, qui vivoient dans l'abondance ,_ en pou.ffoient tous les jours de nouveaux. Je lui ai donne des Pucerons le 7me .• Aout ~ D E S P 0 L Y P E S. IlL Mem. 179 'A out, & le 9me. j'ai vu fortir un jeune; & depuis elle en a produit plufieurs. Enfin, je l'ai mife, en .. core plufieurs fois alternativement dans l'abondance & dans la difette; & toujours avec le meme fucces. Sr l'on ne favoit pas que les jeunes Polypes peu~ vent fe nourrir eux- memes, des qn'ils ont des bras, quoiqu'ils foient encore attaches a leur mere, on auroit de la peine a comprendre comment , en une quinzaine de jours, un Polype peut devenir fi grand, & porter dix- neuf petits bien nourris. J e parle de celui que j'ai decrit tout a l'heure *· Cette mere Po- #.PL. VIII~ lype mangeoit chaque jour, environ une dixaine de Flg. 8· Pucerons; &, certainement, le fuc nourricier qu'el~ le en tiroit·, n'auroit pu fuffire a nourrir tous fes pe-tits. Mais, ceux de ces petits, qui etoient en etat de manger, devoroient par jour entre eux au tour de .vingt Pucerons , des le dixieme, ou douzieme jour. Ces alimens fe tneloient avec ceux de la tnere, com-me nous l'avons dit ci-de[us * j & le tout' qui en re- If Pag. I66. fultoit, fe difperfoit dans tous les jeunes Polypes, au mo!en de la communication qui etoit entre leurs efiomacs. PARMI le grand nombre de Polypes que j' ai peches dans les foffes dans le terns le plus pro pre, il n~ s' en eft trouve aucun qui eut plus de fept petits, attaches a la fois ~ fon corps. J e n'en ai meme rencontre de pareils, que tres rarement. Cela vient apparemment, de ce qu'il arrive peu fouvent, que les Infecres, qui fervent de nourriture aux Polypes, foient en auili grande quantite, dans les endroits ot't ils vi vent, que ~ans les I?O~ldrieF~ ot1 je tenois les miens~ J'ai vu, Z 3 cepen~ |