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Show 190 MEMOIRES POUR L'HISTOIRE depuis qu'il s'eft fepare d'avec fa mere, aucune com~ munication avec un autre Polyp e. C' eft meme ce dont j'ai eu lieu d'etre perfuade, peu apres avoir commence a nourrir des Polypes folitaires. J' en vis plu ... fieurs' dont les petits' encore attaches a leur corps' 'If. Voi. pag. produifoient eux-memes d'autres petits*; c'efr-a-dire, 176• pour m'exprimer en d'autres termes, qu'ils avoient, avant leur feparation, le principe de la fecondite. LoRSQUE je fus convaincu qu'un Polype n'a~ voit pas befoin, pour multiplier, de vivre avec d'au ... tres depuis qu'il s'etoit fepare de fa mere , & que j' eus vu multiplier ces Anin1aux , pendant qu'ils e... toient encore unis a ceux qui les produifoient ' je penfai que c'etoit, peut-etre, pendant cette union , que fe pafioit ce qui devoit contribuer a leur fe~on· dite. Je !Tie mis done a obferver de fuite, & aveC beaucoup d'attention, de jeunes Polypes qui n'etoient pas encore fepares de leur mere : mais , quelques foins que je me fois donnes, je n'ai jamais rien pu re .. ·marquer' ni entre les jeunes qui tenoient a une meme n1ere, ni entre ces jeunes & leur mere, qui me don ... nat lieu de former le moindre foupc;:on. Tous ces Polypes n1ultiplioient, fans qu'il m'ait ete poffible de rien remarquer. qui ait pu contribuer a leur genera .. tion: ee qui me fit juger, que ce que je tachois de decouvrir' fuppofe qu'il y eut quelque chofe de pa· reil' etoit ou ilnperceptible ' ou au moins tres diffi .. .cile a voir. J E fus done alors reduit a aller encore plus en ta .. tonnant, que je ne l'avois fait jufques -la. c E qui fert a feconder )es Plantes' etant fort fecret, & D E S P 0 L Y P E S. 111. Men1. & meme imperceptible dans la p1upart ' il me vint dans l'efprit, que peut-etre les Polypes reffembloient encore aux Plantes a cet egard. Il etoit bien diffici .. le, pour ne pas dire impoffible, de pouvoir juger, s'il y a voit, en effet, une pareille reffemblance entre les Polypes & les Plantes. Auffi ne regardai- je cette idee, que· comme une conjecture des plus incertai .. nes, & qui ne meritoit pas beaucoup d'attention. Cependant, il me parut con venable de ne pas negli-· ger de faire une Experience, a laquelle cette conjec-t ure m'avoit fait penfer. 0 N decouvre dans les fleurs des Plantes un pifi:ile & des etatnines: & il s'agiffoit de fa voir' s'il n'y avoit point de parties dans les Polypes, qui eu[ent le tne ... me ufage que celles des £leurs des Plantes. J E fuppofai done, que ces parties pouvoient etre dans la tete & dans les bras des Polypes, & en general' que peut- etre c'etoit-la qu'etoit ce qui contri· buoit a la fecondation des Polypes, foit a Ia maniere . des Plantes , foit a celle des Anin1aux , foit enfin d'une maniere parfaitement inconnue. Je me mis d'abord a chercher' fi les meres & les jeunes ne fe communiquoient point le principe de la fecondite. au mo1en de leur tete & de leurs bras. Pour cet effet, je coupai la tete a huit 1neres qui avoient des petits' dont les bras ne paroiffoient pas encore. J e rnis cha ... cune de ces huit meres en folitude dans un verre; &~ a mefure que leurs bras repouffoient' & que leur tete fe formoit ,je les coupois de nouveau. Elles n'ont eu, ni bras, ni tete, pendant tout le terns que leurs .Petits font reftes attaches a leur corps; & , par confe- Bb quent |