OCR Text |
Show 112 MEMOIRES POUR L'HISTOIRE _ QuE L QuE s-uNs des Faits que j' ai rapportes ci-def: fus, auront deja donne lieu de penfer, que, lorfque diffe .. rens Polypes arretent le meme Ver, ils fe le difputent.; On en voit fouvent deux ; par exe1n pie, qui tirent, cha_,. cun a eux, le me1ne Ver avec beaucoup de force. ·It arrive affez frequemment; qne l'un commence a· Fa-, valer par un bout, & !'autre par I' autre; & qu'ils con .. tinuent a avaler' chacun de leur 'cote' jufqu'a ce que 'If PL. VII. leurs bouches fe· touchent ~. Elles refrent quelqueFig. 4· a. fois appliquees aifez long- terns l'une contre I' autre; a pres quoi, le V er fe rompt, & chaque Polype en a la moitie; rna is d' autres fois, le combat ne· fe termine pas la. Les Polypes continuent a fe difputer leur: proie, lorfque leurs tetes fe touchent. J L'un des ·po ... lypes ouvre davantage fa bouche, & f~ met en devoir d'avaler I' autre , avc·c la portion de Ver qu'il a dans le corps. II l'avale, en e.ffet, plus ou moins; 1¥ fig. s. & fouvent tneme prcfque ·tout entier ~.. Ce catnbat finit c~pendant plus heureufement qu'on ne feroit' d'a. .. bord p'orte a le croire·, pour: le Polype qui a ete en-· glouti par fon adverfaire. Il ne lui en coute que fa proie, que l'at1tre lui arrache fouvent de I'efl:om:ac: il fort tout en tier, fairi &' fauf du corps de fon enne..: n1i 't apres Inetne y· ayoir ete pendant plus . d"une heure. · · · · · · I L arrive tres1 fouvent aux Poly pes' & fur-tout ~ ceux de ]a troifieme efpece, d'avaler en partie quel~ ques-uns de leurs bras avec leur proie. Ce qui' refre ·en dehors ,Jorme fouvent une bouche, tres facile a remar.; ~ __ PL. vr.. quer ~, On fait que 'ces bras s'eritb.rtillent' autour dt1 1' lg. 5 ' e' '· leur proie lorfqu'ils l'arn~tent. Le Polype, au-lieu de les: . d~ ,.. DES P 0 L Y PES. ll Mem. 113 degager a mefure qu'il l'avale' les lai[e tels qu'ils e· toient: le V er, ou le Puceron eft encore enlace dans ces bras lorfqu'il eft dans l'efromac, comme ill'etoit avant que d'y entrer *· 11 y a plus: les bouts de ces .. . PL. VI •. bras refient fouvent dans l'eftomac plus de vingt-qua- FJg. S· tre heures, & en fortent, au bout de ce tems-la, tels qu'ils ~ y font entres. Cependant il faut beau coup moins de terns, pour que des Animaux, dont les par- .ties font beaucoup plus folides que celles de ccs bras, foient maceres .& digeres dans cet efromac. . CETTE Experience, & . fur-toutle Fait ·que j'ai rapporte ci-de[us de .ces P.olypes , qui fortent fains & faufs du corps d'un autre Polype, a pres y a voir ete pendant plus d'une heure' ine fit foup<;onner' que ces Animaux n'etoient pas pour leur propre efpecc un alilnent .convenable. De puis que j' en nourriifois, j'avois eu occafion de m'en affur~r d'une autre maniere. J'avois topjours tenu un grand non1bre de Polypes dans des verres' ou ils etoient a portee de fe 111anger les un~ les autres. Ce fut me1ne pour moi un fujet de crainte, dans le comtnencement de mes Obfervations. 11 m'etoit deja arrive plus d'une fois de voir de& Animaux de meme efpece, fe manger les uns les autr~s, . & me priver .. par-la du plaifir de les obfcrver plus long.-tems. Mais j'ai ete bient6t raffure a l'egard des. Polypes. Quoique je les aye laHfes nombre de jours fans tnanger, & enfuite des mois en tiers, je n'en ai .jamais vu qui ayent entrepris ·de fe manger les uns les autres. J'ai m·eme tache de les y porter; j'ai pris un Polype , & je l'ai p'refente a un autre, com1ne je lui prefenterois un V er. Ce dernier, au-p 2 lieu |