OCR Text |
Show go2 M-EM01RES POUR L'HISTOIRE prietc n'etoit connue jufqu'alo~s que dans des Plantes. On ne pourroit que fe confirmer de plus en plus dans cette idee, fi on les confideroit enfuite par rapport a d'autres proprietes que nous avons fait connoitre. En effet, qui ne croiroit que ces Polypes font des Plan~ tes, & non des Animaux, fi, apres a voir appris qu'ils peuvent etre multiplies par bouture' on enten· doit dire qu'ils multiplient naturelletnent par rejettons, & qu'ils peuvent etre greffes? On ne feroit, en les regardant .comme -Plantes, que fuivre des re-, gles generalement re<;:ues fur la nature des Plantes & des Animaux. Mais, ala verite, en fuivant ces tne· mes regles' ·on ne pourroit non plus difconvenir que. ces Polypes ne foient des Animaux, quand on obferveroit leur mouvetnent progreffif, .& fur- tout, quand on leur_ verroit faifir des lnfeB:es' les porter a la bouche avec leurs bras, les avaler, & les digerer. MArs, queUe idee devroit-on fe faire des Polyf) es' fi l'on ne confultoit que .les regles. formees fur les proprietes, connues jufqu'a pr.efent dans les Plantes & dans les Animaux; quelle idee, dis-je, devroiton s'en faire' en penfant a la propriete qu'ils ont de pouvoir etre retournes fan~ pcr.ir, & meme fans q'Ll~H fe faffe en eux aucune alteration fenfible? Comm·e cette propriete, n'eft, fi je ne me trompe, connue dans aucune Plante, ni dans aucun Animal, il fau< lroit done conclure, qu'a cet egard, -Ies Polypes ne .font , ni Plante, ni Animal. S r done on s' en tenoit fcrupuleufement aux idees .qu'on s'eft faites affes generalement fur la nature des Plantes & des Animaux, il s' enfuivroit, qu'un Poly.. . . pe, D E S P 0 L Y P E S. IV. Men1. pe, vu les differentes proprietes qu'il renferme, fe. roit en meme terns Plante & Animal, & ne feroit ni Animal, ni Plante. 0 N peut juger par-la combien font peu fures ces regles pretendues generales ' dont il eft quefrion. Independamment de Ia preuve que les Polypes nous en fourniffent , il efi: facile de fentir, que les Plan ... tes & les Animaux ne nous font pas affes conn us, pour que nous puiffions faire des regles generales fur leur nature. Je m'explique a l'egard des Animaux. Q u A N D je dis, qu'ils ne nous font pas affez conn us, j' en tends que no us n' en connoi:ffons pas un affes grand nombre ; & que ceux, qui nous font connus, ne le font pas affes. J E crois pouvoir pofer ici pour principe, fans rien hazarder , qu'il y a des Anin1aux inconnus: & je demande enfuite, fi nous pouvons faire des regles generales qui fe rapportent a ces Animaux inconnus? Pour le pouvoir, il faudroit etre affure, qu'il y a un parfait rapport entre Ies Animaux incon· , nus, & ceux qui no us font conn us. C' eft ce q u' on ne fauroit prouver, & , au contraire, la diverfite des proprietes, qui fe trouvent dans les Animaux con ... nus, femble donner lieu d'inferer que les Animaux inconnus en ont, dont nous n'avons encore aucu .. ne idee. J E fuppofe qu'on n'eut d'abord connu que les Animaux qui ne font fujets a aucune tr~nsforma .. tion, auroit- on eu raifon de dire, que les Animaux en gen€ral ne pouvoient point paffer par differens etats? Et auroit- on pu' fonde fur cette regie' lorf.. Qq qu'on |