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Show 106 MEMOIRES POUR L'HISTOIRE pofes fur l'eau, par des Tipules & par des Coufins .. On peut done emploier avec fucces ces vafes & ces baquets, & en s' epargnant la pcine de nourrir les Po ... lypes qu'on y conferve' on fe met a couvert d'une difette qui peut deranger des Obfervations intereifantes. I L ei't fouvent convenable de ne point changer ·l'eau de ces vafes dans lefquels on tient des lnfec· tes; mais quand on ne la change pas, & quand on ne nettoie pas le vafe ,' il fe remplit fouvent d'un·e herbe fine co1nme des cheveux , dans laquelle les Polypes s'embarraifent, ou bien il croit contre fes parois de petites Plantes prefque imperceptibles, qui les obfcurciffent file vafe efl: de verre, & qui empechent qu'oa ne puiffe voir difrintlement dedans. 11 y a un n1oren commode de pr6venir ces inconveniens. C'eft de mettre dans chaque vafe quelques Litna~ons aquatiques' plus ou mains' a proportion de fa gran· deur. Ils mangeront ces Plantes, a.' mefure qu'elles pouiferont. L'eau & les parois du vafe refreront a .. lors nettes. J'Ar dit ci-deiTus qu'il fuffifoit qu'un InfcB:e tou· chat le bras d'un Polype, pour qu'il en rut arrete; c'efl:: ce que j'ai eu occafion d'obferver tres fouvent. ]'ai metne vu un Mille-pied ne toucher le bras d'un Pol ype qu' a vee un feul de fes pieds , je l' ai vu f e debattre vi vement pendant plufieurs fecondes , fans qu'il put fe detacher. QuELLE que foit la caufe de ce Fait, elle n'e!l: point neceffaire, & depend de Ia volonte du Polype. n n'y a' pour fe le perfuader' qu'a faire tomber fur les bras d~s Poly pes , lorfqu'ils font fort raffafies, des DE S P 0 L Y PES. Il. Mdm. des Animaux qu'ils aiment beaucoup. II arrive alors fouvent qu'ils les laiifent gliffer fur leurs bras fans les retenir; au lieu que s'ils avoient eu faitn, ilg les au~ roient arretes au premier attouchement. L 0 R s Q u 'oN donne a un Polype affai 1e ' des chofes qui ne peuvent lui fervir d}alitnent, quelquefois illes retient d}abord avec fes bras, & puis illes laiife tomber; d'autres fois il ne les arrete point du tout. S'I L en etoit precifement des bras des Polypes comme des gluaux' s'ils etoient enduits d'une colie qui ferv1t a retenir les corps qu'ils toucheut' . & dont ils ne fuifent pas les maitres de fufpendre l'effet' ils devroient arreter toujours egalement ceux qu'ils arretent queJ.quefois ; & lorfque CeS bras fe touchent , ils devroient s'attacher tres fortcment . . II eH: cependant tres facile d'obferver qu'ils fc tou .. chent' & meme qu'ils fe replient les uns fur les autres, fans fe caller enfetnble. J e tne fuis plu quelquefois a faiiir le moment que tous les bras d'un Polype .de la troifieme efpece etoient fort etendus' pour les etnbarraffer les uns parmi les autres' & lcs reduire en un paquet' plus difficile a demeler qu'un echeveau de fil fort tnele. Je croiois d'abord que le Polype ne viendroit jamais a bout de denouer ce Nceud Gor-dien, & . que je ferois oblige de le couper pour rendre la liberte a fes bras j mais il en eft toujours ve .. nu a bout. Quelques Polypes ont eu befoin de deux ou trois jours pour les debarraffer. IL paroit done, par tout ce que je viens de dire, que les Polypes font les maitres de faire agir, ou -de ne pas faire agir ce qui fert a arreter les Ani· 0 3 n1aux |