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Show 182 +"fEMOIRES POUR L'HISTOIRE cependant, de celui que j'ai vu fur de pareils morceaux de bois, & fur de .beaucou p plus grands. J e me fuis diverti a jetter des V ers au tniJieu de ce no1nbre prodigieux de bras, qui rempliffoient le ver~ re dans lequel etoit cette 111Ultitude de Polypes. Un feul de ces Vers etoit pris par plufieurs Poly~ pes. En peu de tetns, il fe trouvoit enlace de tnil .. le manieres dans leurs bras. Qu ELQU E meles que fuifent les bras des Poly_pes qui faififfoient la meme proie' j'ai remarque qu'ils fe feparoient enfuite; & j'ai obferve, pendant plufieurs jours, cette multitude de fils delies, qui fe touchoient prefque , fans appercevoir aucune confufion entre , PL. rx. eux *· Ils faifoient divers mouvemens , ils s'allon .. geoient, & fe raccourciffoient, fans s' embarraffer les uns dans les autres. ApR E s a voir bien examine tout ce qui etoit a portee de tnes yeux, dans le foffe dont il s'agit, je trouvai que les branches d' Arb res, & les brins de bois qui etoicnt dans l'eau, n'etoient nulle part plus gar~ . nis de Poly pes , qu' aux endroits qui etoient les plus pres de la fuperficie de l'eau. Il eft tres vraifembla .. ble, que Ia plupart de ces Animaux avoient ete con-:duits la, par le penchant qu'ils ont pour la lumiere. C'eft l'idee qui me vint, lorfque je retnarquai le Fait que je viens de rapporter; & je cherchai d'abord a le verifier par quelque Experience. J e plantai dans le fond de l'eau plufieurs batons par un bout, de rna .. niere que le bout oppofe fe tenninoit prefque a fa fu .. perficie. Mon but etoit d'obferver ft les Polypes , qui etoient en grand POlnbre fur le fond du foffe , . mon~ D E S P 0 L Y P E S. 111 MJtn. tnonteroient le long de ccs batons, & s'ils viendroient fe placer en quantite a leur extrcmite la plus expofee a la lumiere. Mais, quelques jours a pres a voir pla· ce ces ba.tons de la forte, lc non1bre des Poly pes di~ tninua fort fubitetnent dans le foffe, con1tne je le di~ rai bien tot; & il me fut par confequent itnpoffible de yoir la fin de !'Experience que j'avois commencee. I L etoit bien facile de decouvrir Ja caufe de cette prodigieufe quantite de Polypes. Le foffe etoit extremement peuple de Pucerons, qui avoient fourni aux premiers Polypes, & aux autres a mefure qu'ils naiffoient, autant de nourriture qu'il en falloit pour les faire beaucoup tnultiplier. J E profitai du peu de tetns que ce foffe fut fi rctn~ pli de Polypes , pour obferver, autant qu'il me fut poffible , toutes leurs mana!uvres dans leur fejour ordinaire. J'allois chaque jour me coucher fur une .planche qui avanc;oit un peu au-deffus de l'eau, jetenois mes yeux a peu de difiance de fa fuperficie. J c voiois les Polypes 1narcher , etendre leurs bras, & faifir les Anitnaux qui les touchoient. Il y avoit un grand notnbre de Polypes, qui etoient fufpendus a la fuperficie de l'eau, & lorfque le vent l'agitoit, je les voiois fuivre les vagues: il en paffoit des ban des fous mes yeux, qui alloient Oll.le mouve1nent de l'eau les conduifoit. I L y avoit alors petl de Lin1ac;ons qui n'euffent quelques Polypes fur leur coquille. Ces Polypes n'avoient pas befoi.n de marcher pour paffcr d'un lieu dans un autre. Les Lhna<;ons leur fervoient de voiture, & quoiqu'ils che1ninent fort lci)teinent, ils fai~ Aa foient • |