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Show go8 MEMOIRES PO.UR L'HISTOIRE C' EST ce qui potirroit 'peut- etre' determiner a les appeller de-s Anhnaux-Plantes. Mais , je ne. fais fi l'on peut leur donner ce nom, autrement que par mani<~re de parler, parce qu'il me paroit, qu'on a mains de raifons de prendre les .8olypes d'une maniere abfolue pour des Anitnaux- Plantes 1 que pour de fimples Animaux. Afin de pouvoir . decider, que tel corps organife, n' eft ni Plante, ni Animal , rnais doit etre place dans une claffe mi- . to'ienne entre les Animaux & les Plantes ;. afi.n, dis- je, de le pouvoir decider, i1 faudroit connoitre precifetnent toutes les proprietes dont les Plantes. & les Animaux font · fufceptibles. N ous avons vu ci- deffus' que nous etions fort eloignes de cette connoiifance. Ce n'efl: que lorfqu'on y fera parvenu, qu'on pourra faire d'autres claffes de corps or .. ganifes. En attendant, il efl: beaucou p plus naturel de regarder les Polypes, & divers autres corps or ... ganifes qui ont re<;u le nom de Zoophites, comme des Animaux qui ont plus de rappprts remarqua• bles avec les Plantes, que d'autres. · No us n'avons pas cru devoir entreprendre d'ex .. pliquer, en tout, ni en partie , les Faits finguliers que nous avons rap partes. Il efi: trop dangereux, en fait d'Hiil:oire Naturelle , d'abandonner l'Expe .. rience, pour fe lai[er conduire a !'imagination. On rifque de n'arriver, en fuivant cette route, qu'a des Hypothefes peu fures, & qui peuvent devenir nui .. flbles aux progres de cette Science, fi on a le mal .. heur de fe prevenir pour elles. Au -lieu d' eclaircir les Faits par de nouvelles Experiences , on a r~4 · · · cours D E S P 0 I..~ Y P E S. I~ Mem. c?urs a une Hyp?thefe , difons a un prejuge, qui d1fpenfc de la pe1ne d'obferver, mais qui ne fert fouvent qu'a n1ultiplier nos erreurs. C' EsT ainfi? , par exe1nple, qu'on a cru, pendant tant d~ S1ecles, qu'un grand non1bre d'Animaux vcnoient de la corruption d es corps '· dans lefquels, ou fur lefquels on les trouvoit. C'efi l'origine qu'on a attribuee a tous les InfeB:es dont on ne connoiffoit pas la tnaniere de multiplier. Non qu' on ne put s' en infiruir<t , merne avec une at ten· tion mediocre; mais, le prejuge a aveu·gle, & empeche qu'on ne penfat a examiner. Des qu'on s'eft defie de ce prejuge, & qu'on a obferve, on a vu ces Animaux faire des ceufs, ou des petits, comme tant d'autres. Ces Faits, que des Philofophes n'ont pu . voir , ou plut6t, que le prejuge ne leur a pas p_errn,is _de chercher ' . ou de voir, peut- etre·, quand tls etotent fous leurs yeux; ces Faits, dis~ je, peuve~t etre decouverts par des Enfans qui fe font amufes pendant quelque terns a obferver des lnfeB:es. C'cfr ce dont j'ai eu le plaifir de faire l' experience il y a peu de terns. lL eil: bien vraifemblable? que, fans plufieurs prejuges qu'on· s'efi faits, l'Hifioire Naturelle feroit plus avancee qu'elle ne l'efi:: & il eft fur-tout fort ap~arent, que fi l'~n n'avoit pas fuppofe, que Ies ~nunaux ne pouvo1ent point multiplier par Ia fectlon , -on eGnnoitroit deja de puis long- terns cette propriete a plufieurs. Tout en effet paroiifoit 'inviter a faire cette decouverte. On avoit vu & admire depuis long-terns, que divers Animaux tres con· |