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Show 2o6 MEMOIRES POUR L'HISTOIRE tes, c'eft qu'il y a dans leurs fleurs des parties qui contribuent a leur fecondation ' favoir le pifi:ile & les etamines ; enforte que quand ces parties man .. quent, les Plantes font incapables de produire des graines fecondes. C' eft ce qui ne peut , · jufqu'a prefent, nous faire connoitre ce qui fert a fecond~r , les Polypes, parce que nous n'avons rien decouvert dans ces Animaux, qui fut analogue aux fleurs de Piantes, & a la graine qu' elles produifent. M A 1 s ce qui fe paffe dans les fleurs des Plantes; influe-t-il fur leur fecondite a l'egard des boutures & des rejettons? Par exemple, la Vigne peut-elle multi .. plier par bouture, & l'Orme par rejettons, in de pen· dan1ment de ce qui fe pa[e dans leurs fleurs; ou Ia Vigne ne peut-elle multiplier par bouture, & l'Ortne par rejettons' que lorfque ce qui fert a feconder les graines' s' eft paffe dans les fleurs ? Il fera necelfaire d' entrer dans une petite Difcuffion pour repondre a cette queftion : & ce que je dirai a cette occafion, pourra peut etre fervir a nous faire' au moins' entre .. voir un rapport encore plus grand entre les Poly ... pes, & les Plantes qui multiplient par boutures 1 & par rejettons. I L efi: fort vraifemblable que ce qui fe paffe dans les £leurs' ne fert a les feconder que par rapport aux graines, & nullement par rapport aux rejettons & aux boutures. Voici le Fait, fur lequel je fonde ce que je dis. 11 n'y a rien de plus connu que ces fleurs, qui font naturellement fin1ples, mais, qui deviennent quelquefois doubles. On fait que les Plantes, qui ont des fleurs f1mples, donnent de la graine) mais que eel .. D E S P 0 L Y P E S. IlL Mem. 2o7 celles de la meme efpece qui ont des fleurs doubles, n'en donnent point, & on n'ignore pas que ce qui a rendu ces Plantes a fleurs doubles, incapables de por~ ter des graines , c' eft que les parties, qui fervent a I a fecondation & a Ia formation de la graine, font devenues des petales. Ce qui fe pa{fe dans les fleurs, & qui fert a la fecondation des Plantes par rapport aux graines , n'a done pas lieu dans lcs Plantes a £leurs doubles , dont nous venons de parler. La chofe n'a, par exemple, pas lieu dans une Plante de Giroflier double. Cependant, independan1tnent de cela, cette Plante multiplie par rejettons, & les rejettons peuvent en produire d'autres, qui, de genera· tions en generations' feront toujours egalelnent propres a multiplier de cette maniere. C'efi cc que l'F...,xperience nous apprend, & d'ou l'on peut conclure, qu'un Giroflier double l?eut multiplier par rejettons, independamment de ce qui fe paifc dans fes fleurs. 0 N pourroit meme , peut- etre , etendre cette conclufion aux Plantes qui ont des fleurs parfaites, & qui peuvent 1nultiplier par graine. Suivant ce raifonnement, on pourroit, par exemple, dire, que ce qui fe palfe dans les fleurs d'un Orme, & d'ou refulte la fecondation des graines' n'influe point fur Ia fecondation de cet arbre par rapport aux rejettons, qu'il en peut produire independamment de ce qui fe paffe dans fes fleurs; & meme que les rejet· tons qu'il produira' feront non feulement en et~t de multiplier par rejettons, mais auffi par graines. II femble done qu'a 1' egard des rejettons, les Plantes font fecondes par elles-memes. Ce que j'ai dit des Dd re- |
