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Show 1 66 MEMOIRES POUR L'HISTOIRE mens d'une couleur bien marquee , dont je me fuis fervi pour faire les Experiences rapportees, dans le fecond Memoire , de ces vers plats dont les intef.l:ins "'~ PL. vn. font pleins d'une matiere rouge *· Une partie des ali· Ffg. 7· mens rouges a pa[e dans l'efi:omac des jeunes Poly~ pes, & ils ont pris, comme leur mere , une couleur . rouge : ce qui prouve que ces alimens ont fervi a les nourrir, ainfi qu'on en peut juger par ce qui a ete • Mem. II. dit ci - deifus *· Pag.rz6.&c. IL n'efr pas. etonnant que des Animaux' qui font encore unis a leur tnere, tirent d' elle leur nourriture. C' eft ce q u'un grand nom bre d'Experiences no us o~t appris de puis long-terns. Mais, les Poly pes nous font voir plus que cela; fa voir, des petits, qui nour .. r iifent leur tnere , lorfqu'ils lui font en.core unis, tout comme la mere metne les nourrit. C E s petits, comme je l'ai deja dit, faifiifent des proies, les a valent, & les digerent, avant que de fe feparer de leur mere. Les ali mens pa:ffent enfuite , a pres Ia digefiion, de leur efromac dans celui de la mere, de la n1eme maniere que ceux, que la mere a pris, pa[ent dans l'efi:omac des jeunes. C' ~fi ce .que j'ai vu tres fouvent: & I' on juge bien,. que je n'ai pas neglige de donner a plufieurs petits ' pen. dant leur union avec leur mere, des alitnens rouges ..ou noirs. Le fucces a ete tel, que j'avois lieu de l'at. tendre : les . meres ont pris la couleur des ali mens que les jeunes avoient manges; elles ont ete nour~ ries par leurs petits. QuA N n les Poly pes font places dans des endroits; Du les InfeCles, qui leur fervent de nourriture, abon· dent , ~n· E · S P 0 L Y PES. lll .Mhn. dent , les n1eres & les petits dcvorcnt fouvent , en 1nen1e terns , plufieurs proies , qu'ils ont attrapces; & ces alimens) qui fc trouvent d'abord a part dans leur efi:omac ' fe melent enfuite ' lorfqu'ils font re- ' duits en fubfiancc liquide, ou en bouillie. C'efi: ce qu'il efl: facile de voir' en donnant' par exemple, a une mere , un V er a entrailles rouges, & au jeune un morceau de Limace noire. On decouvre, quelquc terns a pres, du fuc rouge dans l'ell:on1ac du jeune, & du fuc noir dans celui de la mere. J ai rne1nc vu cha- . cune de ces tnatieres, noire & rouge, pa£fer d'un eftomac dans !'autre. D'abord , elles etoient bien d;ftinB: es: 1nais, a force d' etre portees & reportces de part & d'autre, ·elles fe 1neloient., & formoient un tout d'une couleur melee de noir & de rouge; & c'efl: la couleur qu'avoient la mere & le jcune, a pres que 1~ nutrition etoit achevee. Ce qui prouve clairemcnt, que la mere & le jeune profitent en con11nun des alilnens , que chacun prend en particulier. J' A I fait voir, qu'un jcune Polype nourrit fa In e- . re , je do is encore ajotrter :~ que fi elle porte en meme terns d'autres jeuncs , ce pre1nier peut auffi ]cs nourrir. Le fuc nourricier, qu'il a tire des ali1ncns qu'il a pris ' apres etre pa[e de fon efroinac dans cclui de la mere ' efl: enfuite repandu dans celui des autres jeunes. Cette mere, avec fcs petits , peut etrc confideree com me un vai:ffeau · qui a pluficurs bran ... ches , qui ont toutes entre elles une libre cotnmunication. Auffi, lorsqu'on donne a un feul petit des alimens de couleur rouge, par exemple, on voit bien-, tot les autres fe remplir du fuc, qui en a ete extrait, y & |