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Show S6 MEMOIRES POUR L'HISTOIRE qui l'a prife. En un moment le Mille-pieds fe trou.; ve engage dans la plupart de ces bras, qui, en fe re~ courbant & en continuant a fe contraB:er' le portent bien tot fur ]a bouche, contre laquelle ils l'appuient & l'affujettHfent. 0 N conc;oit facilement, que les Mille .. pieds ren.e contrent plus fouvent, en nageant, d'autres endroits des bras des Polypes, que leur extretnite. Ces bras font, d'un bout a I' autre, pour ces Anitnaux, ce qu'un gluau ell: pour un Oifeau. En quelqu' endroit qu'un Mille-picds les touche, il eft arrete; & plus cet en .. droit eft pres de l'origine des bras, mains le Polype fl. de peine a ra pprocher le Mille- pieds de fa bou .. che. l..,a proie s' engage alors encore plus protnpte ... 1ncnt au tnilieu de to us les bras, en fe debattant; & ils n' ont befoin, pour Ia ramener pres du bout ante .. rieur du Polype, que de contraB:er & de recourber cette partie qui eft entre leur origine & l'endroit ou le Mille-pieds eft engage. 11 arrive fouvent, que I' autre partie des bras qui tiennetJ.t le Mille-pieds, c'efi: a di ... re, celle qui eft entre l'endroit ou il efi engage & 1' extremite' fe contraB:e tres peu' & continue a pen .. dre dans 1' eau, tan dis que 1' autre eft eptortilh~e au ... tour de la proie qu' elle a faifie & ratnenee fur Ia bouche. · JUS QU 'A prefent je me fuis feuletnent attache a rep ref enter, comment les bras d'un Polype, qui pendent ~ers le fon~ de 1' eau, arretent un Mille~ pieds, & le t1rent aupres de la bouche. On fait que ces bras peuvent non feulement fe fituer de cette tnaniere ;.:;~:I. .mais qu'ils peuvent f~ diriger de tous cOtes * 1 & c'eft ce :n E S .P 0 L Y P E S. Il Mem. ce qu' on vdit tres frequen11nent dans les bras d'un meme Polype *· Lorsqu'un Mille-pieds, & fur-tout "'.PL. II. un V er plus grand .& plus pefant que celui la, ren- Fl~. 3 ' contre un bras dont la direction eft ~a peu pres paral-lele au fe>nd du vafe dans lequel il eft, il entraine fou-vent par fon poids le bras & le corps meme du Poly-pe , & -il leur fait prendre une fituation perpendicu-laire; & le cas fe trouve alors precifement le meme' que lorfque leVer rencontre un bras dont la direCtion eft perpendiculaire au fond du vafe. D'autres fois le Pol ype ne de> nne pas a fa proie le terns d' entrai .. ner en bas le bras qui l'a faifie: -il retire d'abord ce @ras, il engage l'Anitnal qu'il tient parmi les autres bras, & le porte a la bouche. Mais c'efl: ce qui ne s'execute jamais plus vite, que lorsque la proie eft fai-fi ·e par un bras qui eft dirige vers le haut du vafe, & s' eleve au deifus de· la tete du P0lype. Le poids du Ver, & le n1ouve1nent que lui donne le Polype en re-tirant fon bras, le fait tornber plus vite que ce bras ne peut fe retirer. Au lieu d'etre attire par ce bras, c'efl: leVer qui l'entraine, comme une pierre jettee en !'air entraineroit' en retombant' une corde a laquelle elle feroit attachee. Le Ver fe precipite fur d'autres bras' 0U fur la tete meme du Polype) oU. il ell: d'a .. bord a portee d' etre devore. I L arrive quelquefois, qu'un Polype ne fe fert abfolument que d'un ou de deux bras, pour porter fa proie a la bouche , & p0ur ]a tenir affujcttie pendant qu'ill' a vale. LoRs meme qu'un Polype n'a point de proie a manger , on vo~ fouvent fa bouche ouverte ; mais M cet ... |