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Show 222 MEMOIRES POUR L'HISTOIRE d'attention que je n'avois fait jufqu'alors; & c'efl: par ce mo'ien que j'ai trou~e ce que _je ch~rc~ois. J e vis plufieurs de ces ~ntmaux? q u1 paro~ffotent etre' non un feul Mille- pteds' malS deux' filS bout a bout. La tete de l'un etoit un peu inferee dans le dernier anneau de l'autre' & fon dard etoit diri· ge perpendiculairement ~n ~eifus. } e j,Ng~ai done que les Mille- pieds que J avots coupes, eto1ent fern .. blables a ceux -la' & que !'operation que je leur avo is faite, avo it oblige ces deux Mille-pieds reiinis a fe feparer. n n1e parut vraifetnblable' que cette portion, fort courte. & fans tete, que j'avois trou ... vee dans le verre ou etoient les portions du fecond Mille- pieds qui avoit ete coupe en deux, n'etoit au ... tre chofe, que la partie poih~rieure du Mille- pieds anterieur. J'avois apparen11nent coupe ce Mille-pieds a peu de difi:ance de fon extretnite pofi:erieure' de 1' endroit ou la tete du Mille- pieds pofi:erieur etoit infereej c'efi:-a-dire, qu'un bout du Mille-pieds anterieur etoit refl:e uni au Mille- pieds poil:c~rieur. II s'en etoit peu apres fepare, & avoit forme cette troifteme portion que j'avois trouvee dans le verre. APRES avoir decoq.vert ce que je viens de rap· porter, je fus tres curieux de fa voir, pourquoi plu· fieurs Mille-pieds fe trouvoient deux a deux, & tnis bout a bout l'un de l'autre. J'en confiderai plufieurs de fuite' qui etoient dans cet etat ; & la variete' que je retnarquai entre eux, n1e donna deja lieu de foupc;onner que ces Mille- pieds rei.inis, n'avoient jamais ete fepares auparavant. Voici enfi.n ce que j'ai appris, a pres a voir obferve ces Animaux pendant quelque t~ms~ . UN / 'DES POL YPES. Ill. Mem ... ·. 2~3 UN Mille- pieds, qui n'efr pf!s double , le peut devenir en peu de jours. II fe fonne une tete, environ aux deux tiers de fon corps ' a compter du bout anterieur. On voit difi:inB:ement le dard char· nu de cette tete, qui croit perpendiculairetnent en de'ffus du corps du Mille- pieds j les points noirs pa .. roiffent aux deux cotes de la tete; enfin le nouveau Mille- pieds, qui n'efl: autre chafe, que Ia portion pofl:erieure de celui dont il efi: venu, ce nouveau Mille·pieds ell en etat de fe feparer, & fe fepare de lui~meme. Je ne n1e fuis pas contente d'obferver de fuite la formation de quelques- uns de ces Ani~ maux, j'ai repete tres fouvent cette Obfervation, & j'ai toujours vu Ja meme chofe. J'ai nourri en folitude de jeunes Mille-pieds que j'ai tires du ver~ re dans lequel etoit leur mere, le tnoment n1ctnc de leur feparation, je les ai vu croitre, j'ai vu leur bout pofl:erieur devenir un Mille-pieds, · & fe feparer. J'ai vu le meme Mille-pieds produire fucceffivement en quelques femaines plufieurs petits, plufieurs bou-· tures; & des verres, dans lefquels je n'en avois d'abord que quelques-uns, en ont etc fort peuples au bout de quelque terns. 0 N peut juger, par ce que je vi ens de dire de ces Animaux , qu'ils meritent fort d' etre obferves avec attention: c' eft auffi ce que je tne propofe de faire. Ce que nous en favons a prefent, fuffit pour nvus prouver ' qu'ils fourniffent veritablement un Exemple d' Animaux qui 1nultiplient naturellement P.ar boutures. Mr. Lyonet, qui eft le premier qui cut coupe des V crs, & qui ait vu chaqu e partie de- Ff vc~ |