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Show t8 MEMOIRES P~(}Y/R L'HISTOIRE de celle de Mr. Bonnet par une de fes lettres, & Mro Lyonet me n1ontra, dans fon Cabinet, fes Pucerons folitaires qui multiplioient. J'eus le plaifir de voir que ces deux MeJlieurs, qui avoient, a l'tnf9u l'un de l'au· tre, ap eu pres dans le meme terns, fait la men1e Ex.. . per~ence, mais fur des Pucerons d' efpece differente, etoient tous deux parvenus a decouvrir un Fait d'Hif. toire Naturelle des plus remarquables, & qui etoit directement contraire a la regle generale admife juf.. qu'alors fur Ia generation des Animaux. Je fus cu· rieux d'imiter !'Experience de ces Meffieurs; & dans le terns que mes pren1iers Polypes coupes me fai· foient voir la reproduCtion finguliere dont j'ai parle, j'avois auffi des Pucerons, mis en folitude des le mo .. ment de leur naHfance, qui multiplioient. Un Fait tel que celui que prefentoient ces Pucerons, ne pouvoit que m'infpirer beaucoup de defiance pour les regles generales. C'efi: done ce qui augmenta Ja defiance que j'avois en particulier pour celles qui rangeoient les deux proprietes que j'avois trouvees aux Polypes, fous deux claifes differentes de corps organifcs, fous celle des Animaux & fous celle des Plantes. J e fentois vivement, que la Nature etoit trop vafte, & trop peu connue, pour qu'on put decider fans teme· rite , que telle ou telle propriete ne fe trouvoit pas dans telle ou telle claffe de corps organifc~s. Je me tins dans la referve , & je me contentai de tra11 vailler a pouffer mes recherches fur les Polypes, fans ofer decider encore s'ils etoient des Animaux 0u des Plantes. J'IGNOROIS alors·la maniere dont les Polypes fe mul· D E S P 0 L Y P E S. 1. Mem. · 19 multiplient' & je penfai que peut- etre elle pour .. roit tne fournir le CaraB:ere diftinB:if que je cher .. chois' celui ·qui me mettroit en etat de juger s'ils etoient des Animaux ou des Plantes. J'avois un grand verre fort peuple de Polypes verds, & je paffois fou .. vent des heures entieres ales coniiderer les uns apres les autres. Enfin j'en decouvris un qui commenyoit . a produire un petit. Les Obfervations que je fis fur ce Polype, me mirent, au bout de quelques jours, af.. fez en etat de juger de la maniere dont ces corps or ... ganifes multiplient, pour reconnoitre qu' elle a un tres grand rapport avec celle dont les Plantes multiplient par rejettons. C'etoit un nouveau Carattere de Plante qu'ils venoient de me faire voir. II me refioit cepen .. dant beaucoup de penchant ales croire des Animaux; ou plutot, ils me paroi[oient etre des AnimauxPlantes: il me fembloit qu'ils tenoient une efpece de milieu entre ces deux claifes de corps organifes. LE nouveau CaraB:ere que je venois de decouvrir dans les Polypes , me laiffa d<?nc dans Ie dante ou j' etois depuis longtems. Quelqu'impatient que je fuf. fe de favoir precifement dans quelle claffe de corps organifes ils devoient etre ranges' je goutois cependant quelque plaifir dans ce doute. Il m'avoit deja conduit a la connoiffance de deux proprietes des Po .. lypes tres fingulieres, & il m'animoit a en chercher d'autres, en piquant de plus en plus rna curiofite. J E venois' en ce terns -]a' d' envoyer des Polypes a Mr. de Reaumrtr pour la feconde fois, ceux que je lui avois envoies la premiere etant morts. Ce grand Obfervateur me manda la nouvelle de leu . heureufe C 2 arn~ |