OCR Text |
Show D FRANCOIS dignes d'eftre imprimées , quelles 'ont efté depuis lors que dans un age plu avancé il leur eut donné leur derniere perfection. Eftant venu 3 Paris Faged 17.0u 18.ans, il compofa unetres-belle Ode fur le Mariage du Roy , od il introduit la Nymphe de la Seine, qui faic une efpece d''Epithalame tres fin & tresingenieux. Le fucces qu'eut cet Ouvrage le porta 4 travailler pourle Theatre | a compofer la Tragedie d'Andromaque qui fitle mefme bruic 3 peu prés quel Cid, lors qu'il fut reprefenté la premiere fois. D'autres Pieces de Theatre qu'i donna enfuite ,comme Titus, Bajazet, Iphigenie, & Phedre eurent une fi gran de reputation, que plufieurs perfonnes ne douterent point de le comparer a --- 10 | eny faifant fes Eftudes , les excellentes Poéfies de Monfieu d'Andilly, la Tradu&ion du Poéme de S. Profper par Monficur d Sacy, & fur tout les Traductions admirables des Hymnes de I'Eglife du mefm Auteur , il sappliqua a faire des Tradu&ions en Vers de quelques Hymnes quin‘avoient pas encore eft¢ traduites , lefquelles furent trouvées i belles & f =i dont je parle avoit efté élevé i Port- Royal des Champs, ou ayan ~il _ 4 4_ =] E genie eft undon de la Nature qui ne fe peut cacher | & qui f manifefte dans les enfans prefque auffi-toft que la raifon. Celu L'ACADEMI RACINE JEA -_ ----------------------- 8 grand Corneille, & de le mettre en parallele avec cet homme incomparable Il eft vray que fi Corneille le furpaffe du cofté des fentimens heroiques, & d la grandeur des caracteres qu'il donne a fes perfonnages , le mefme Corneill luy eftinferieur dans les mouvemens de tendrefle, & dansla purete du langa ge. Quoy qu'il en {oit , Monfieur Racine aeu fes partifans , & la conteftario eft demeurce en quelque forte indécife. La feule chofe dont toutle monde ef demeuré¢ d'accord, c'eft qu'ils ont faitI'un & l'autre un tres grand honneur noftre Langue, & anoftre Nation On{ouhaira de donner pour recreation aux jeunes Demoifelles qui s'éleven dans la Maifon RoyaledeS. Cyr , quelques {peétacles qui euflent pour elles le me{mes agrémens que ces admirables Comedies. Monfieur Racine eut ordr d'y travailler, & de choifirun fujet faint pour la matiere de fon Poéme. 1l choi {ic 'Hiftoire d'Efther, qu'il accommoda fi-bien au Theitre , que rien n'a jamais efté plustouchant, ny plusagreable. Il y infera quantité de Cheeurs pou donner lieua la Mufique, & ces Cheeurs n'eftoient prefque autre chofe qu'u tiffu des {fentimens les plus tendres & les plus pathetiques des Pleaumes , de Prophetes, & de divers autres endroits de I'Ecriture fainte Efther fut fuivie, I'année d'aprés, dela Tragedie d'Athalie, qui ne luy ced en rien pour labeauté de la compofition ,ny pour tous les ornemens quily fi entrer pour la perfection du fpectacle Son merite avoit déja porté le Roya le choifir, conjointement avec Mon {ieur Defpreaux fon Ami intime , pour écrire I'Hiftoire de fon Regne. C'eft u malheur que la mort aitenlevé Monfieur Racine i cet Ouvrage , qui ne pouvoi eftre que tres-excellent pour peu qu'il répondita la dignité de la matiere, & ‘ i it |