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Show PIERR LALLEMAN PRIEU D GENEVIEVE & Chancelier de I''Univerficé S AtA ..____;E & [ERRE LALLEMANT niquit 3 Reims d''une famille honnéte, e )5 I'année 622. 11y fit oures fes érudes & vintenfuire 3 Paris, ou la beau g t¢ & la douceur defon efprit luy acquirent beaucoup d'amis , car i Docm e PS e 28 B 2 ne luy manquoitaucune des qualitez qui concilient la bienveillance Il {e donna tout entier a I'étude de la Theologie, ou il prit le de gré de Bachelier; enfuite il profefla la Rhetorique au College du Cardinal l Moine , non point tant pour enfeigner ce bel art aux autres , que pour fe perfeCtionner luy-méme dans la connoiffance qu'il en avoit. Sa méthode étoic d'exercer {es Ecoliers , & de s'exercer auffi luy-méme a parler fur le champ, & €crire fur toutes {ortesdefujets, ce qu'il préferoit a l'exadte & fcrupuleufe éeud des preceptes , perfuadé quiil eft bien plus facile de parler des regles de I'Eloquence , que de parler. conformément aux regles de I'Eloquence. 1l fic d'excellens Ecoliers , & {e rendit en méme-temps un trés.grand Maitre dans 'Ar de la parole. Les Sermons , les Panegyriques des Saints,, les Oraifons funcbres & les Harangues qu'il ficen diverfes rencontres eurent tant de fuccés, que I'U niverfité voulut I'avoir pour fon Reéeur, & le continua dans cette Charge pen.dant trois années , par dix €élections confecutives Comme il étoic d''un efpric civil , doux & honnéte, il ne luy échapa jamai aucune paroleficheufe , non pas méme contre les ennemis de ! Univer({)té ,quo qt\l'avant luy les invectives euflent efté fort en ufage dans les mémes rencontre ou il éroit obligé de parler. Il plaida pluficurs fois pour I'Univerfité au Parlement & au Conleil , ou fon Eloquence fut prefque tolijours couronnée du gain entier de fa caufe. Toutes les fois qu'il eut occa(}lon de haranguera la Cour | i fut tolijours écouté & loiié avec des marques d'une diftin&ion tres {inguliere Sareputation s'accrut de telle forte , qu'il n'y avoit gueres de Dignitez dans IE glife que la voix publique ne luy donnit; Dans une fituation fi avantageufe & a milieu de tantd'efperancestoutes {1 douces & {i raifonnables , il prit la refolutio de quitter entierementle monde ;il {e démit du R ectorat oti 'on vouloit le conti nuer encore, & le lendemainilfe reriraa S. Vincent de Senlis,I'une des Maifon des Chanoines Reguliers de fainte Geneviéve. 1l écrivit 3 fes amis qu'une des cho {es quiavoitle plus contribué A fa retraite , ¢'éroit la penfce qui luy éroitr venu plufieurs fois en préchant , qu'il n'obfervoit pas luy-méme ce qu'il préchoit au autres. Il ajolita qu'en expliquant un jour dans fon Sermon ce que c'étoit qu la plenitude de foy dont parle faint Paul; cette méme reflexion I'avoit tellemen ému , qu'il ne put ni manger ni dormir cette journée-l1 ni la journde fuivan te toute entiere; de forte que vaincu & comme abbatu par la force & le poid de cette reflexion, il sétoit jetté entre lesbrasde Dieu, pour ne fonger plus qu'a feul neceflaire : Il ajoute qu'il avoit choifi la Maifon de fainte Geneviéve 3 cauf de fa grande conformité a I'Ordre Hierarchique de I'Eglife, & par la facilic quil y avoit de vacquer également & a la meditation , & aux ccuvres de charicé |