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Show 7 JEA FRANCO5 I -7/ EA FRANGOI SARRASI SARRASIN natif de Caén & fils d'us | Trelorier de France de la mefme Ville a efté un des plus beau || Genies pour les belles Lettres , des plusifaciles & des plus unig || verfels quion ait veus il y a long-temps. Perfonne n'a efté plu i ‘,] galand, plus agreable , ni plus enjoii¢ dans la converfation. I ~ plaifoit aux Dames , aux Gens de Lettres , aux Gens de Cour aux plus habiles & aux moins éclairez , il eftoit tousjours admirable , loit qu'i falluft tenir {a place dansune Converfation reglée & ferieufe| foit quil falluf parmi des perfonnes tout-a-fait amies & familieres s'emporter 3 ces innocente debauches d'efprit & a ces fages folies, ot les difcours concertez cedent queluefois la place aux caprices & aux boutades de la Pogfie » & ou prefque tou eft de faifon hormis la raifon fiere & fevere Sa maniere d'efcrire & de compofer femble tenir comme le milieu pour l Profe entre Balzac & Voiture , & pour les Vers, entre Voiture & Malherbe Parla on ne prérend pas le mettre , ni au deflus ni au deflous de ceux a qu onle compare , mais marquer feulement le jugement que plufieurs perfonne ont fait de fa maniere d'elcrire, & en Profe & en Vers. Sa Profe n'a pa u tour {1 €levé que celle de Balzac, & elle ne defcend pas aufli tant dan le nai & le plaifant, que celle de Voiture, qui ne dédaigne pas d'employe les Pro verbes d'une maniere 2 la verité qui les rend quelquefois plus précieux, & plu agreables que les expreflions les plus polies & les plus relevées. Il en ef d melme de {a Poéfie qui ne le prend pas {ur un ton aufli fier & aufl; percan que les Odes de Malherbe , & qui en mefime-temps ne fe jous pas aufli familie rement de {a matiere qu'a fait Voiture, fi ce n'eft dans quelques Poéfies quii a faites expres pour {e divertir , comme celle des Bouts.rimez & quelques-au res Dans ce milieu quil a tenuil a faic voir qu'il eftoit né pour tou les genre d'ecrire. Ses Ouvrages {ont prefque tous differens les uns des aut es , & 1l fem- ble qu'il n'ait eu deflein que de donner des échantillons d toutes fortes d ftiles pour montrer quil excelloit en tous ¢galement. Sa Relatio du Sieg de Dunkerque fait voira quel point il pofledoit I'Art de bien nar er. Sa confpiration de Walftein montre combien il auroit efté capable no feulement d'¢ crire la Vie des grands Hommes & d'en faire des Images vivantes , mai d°¢ crire un corps d'Hiftoire , ayant fait voir dans cet cflay qui poflede toures le qualitez d'un grand Hiftorien. La vie de Pomponius Atricu quil a traduit du Latin de Cornelius Nepos fait voir combien il auroit excell d écrire de Vies. Le Dialogue {ur la queftion , s'il faut qu'un jeune homme foit amoureux montre qu'il avoit beaucoup d'érudition | & qu'il n'ignoroit aucun des finef {es du Dialogue. Ses Poéfies ne font pas moins de differente efpece L''Od quil aintitulee, Calliope, eft de la plus haute & dela plus noble Poéfi | le def {ein en eft ingenieux , ayant trouvé moyen en celebrant la Victoire qu M. l Prince remporta a la bataille de Lens , de parler de toutes fes autres Conqueftes qu'il feint avoir efté cizeldes fur la cuirafle de ce grand Prince. 1 a laiff les fragmens d'un Poéme heroique , qui ont toute la beauté des plu excellen |