OCR Text |
Show 4 M LE CPRESIEN D =1 A Famille de M"d = Thou eft une des illuftres Famille de la %a Robe. Celui dont nous faifons I'Eloge avoit recueilli comme pa droit de fucceflion toutes les bonnes qualitez de fes Anceftre M| 1a droiture de Pame, I'amour.de la Juftice , & tout ce qui form = ne probité confommeée , le courage , la fagefle & la {cience, i {embloit mefme qu'il les eut regués a4 condition de les porter 2 un plus hau degré de perfection , tant il pric de peine 2 fe rendre un des premiers homme de fon fiecle. Il niquita Paris en 'année 1553 & fit fes études aux Univerfice de Paris & d'Orleans. Aprés s'y eftre enrichi de la connoiffance des Lettre humaines & de la Jurifprudence , il voyagea en Italie , en Flandres & en Alle~ magne , ou il s'infirui(lft a fonds des meeurs , des couftumes , des interefts de Princes, & de la Geographie de tous ces Pays differens : Eftudes qui luy fervirent merveilleufement , non feulement pour toutes les grandes negociations o il fur employ€ , mais pour mettre 2 fin aufli glorieufement & aufli utilemen qu'il le fit enfuite , 'admirable Hiftoire quil nousa laiffée Au retour de fes voyages il fut faic Confeiller & Maiftre des Requeftes , ‘peude temps aprés Prefident au Mortier. Ses differentes Charges luy donnerent lieu de faire voir les talens qu'il avoit receus de la Nature |, & quil avoi cultivez par une eftude continuelle. Auffi-toft que la journée des barricade eut obligé le Roy Henry 11 a quitter Paris , il {e rendit inceflamment aupré de Sa Majefté, qui s'eftanc fervi quelque temps de fes confeils , Lenvoya e plufieurs Pays eftrangers pour diverfes negociations. Lors qu'il eftoir a V nife, & que la il eur appris la mort malheureufe du Roy , il alla auffi-tof trouver Henry IV. qui le receut avec toutes les marques d'eftime & de bienveillance imaginables , & qui I'admit dans tous fes confeils les plus fecrets Et comme un des principaux talens de ce grand homme eftoit de manier le efprics par la force de fon éloquence naturelle & acquife , & de les tourne comme il luy plaifoic , Sa Majefté s'en fervit en plufieurs affaires tres-impor tantes. Il fur employé dans la Conference de Surefnes , & pour traiter avec le Deputez du Duc de Mercceur Le Roy luy donna la Charge de Garde de fa Bibliotheque, vacante par l mort du grand Amiot Traducteur de Plutarque. Certe illuftre Bibliotheque l plus belle du monde, aprés celle du Vatican , netomba pasen de moins digne mains & n'en receut pas moins d'honneur quelle luy en fit. Elle devine plus qu jamais le reduicde ce qu'il y avoit de plus {cavans hommes & de plus vertueu parmy les gensde Lettres, & ¢a efté particulierement fous fa conduite quell s'elt rendué recommandable , tant par les hommes vivans quiy conferoient d toutes {ortes de fciences , que par les Autheurs morts quon y alloit confulter Il fut nommé entre les Commiffaires de la celebre Conference de Fontaine bleau, ou le Cardinal du Perron confondit luy feul Dupleflis Mornay fouftenu de douze Miniftres les plus habiles de ce temps.1a S THOU |